«On met la vie des gens en danger» -Le Dr Chantal Simard

17 mars 2011
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«On se pose beaucoup de questions. On veut comprendre pourquoi notre statut de traumatologie de niveau primaire va être enlevé. On juge que ça met la vie des gens en danger étant donné que nous sommes une région éloignée avec des conditions géographiques et climatiques particulières», a réagi le Dr Chantal Simard, présidente du Conseil des médecins.

«Dans les derniers mois, on a répertorié 5 cas de personnes qui ont été sauvées parce que nous avions le statut de traumatologie de niveau primaire. Nous ne sommes pas certains qu’il auraient survécu si elles avaient pris la route de Québec sans s’arrêter à Baie-Saint-Paul», ajoute-t-elle.

La direction du Centre de santé et de services sociaux de Charlevoix dit également ne pas comprendre les motifs cliniques de cette décision. «Dans ce dossier, on a toujours dit vouloir agir dans le meilleur intérêt de la clientèle et là, on ne comprend pas pourquoi cette décision est mieux pour elle. On ne fera pas de plan de mise en œuvre tant que nous n’aurons pas les éléments pour comprendre», a indiqué le directeur général, Guy Thibodeau.

Le maire Jean Fortin admet que la nouvelle a causé une commotion dans la communauté. « Où est l’arrimage avec l’annonce du ministre Yves Bolduc? Ya-t-il d’autres surprises à venir? Et qu’est-ce que le système de santé en retire? On se le demande», dit-il.

Le maire Fortin repousse l’argument voulant que d’autres hôpitaux de la Capitale-nationale soient dans la même situation. «C’est ridicule, argue le maire. Ce sont tous des hôpitaux de la ville de Québec». Rappelons que la majorité des municipalités de Charlevoix-Ouest sont dans un rayon de plus de 100 kilomètres de l’Enfant-Jésus.

«C’est décevant pour tout le personnel des urgences. J’anticipe déjà les réactions. En plus, on se demande si cela ne cache pas d’autres choses», ajoute le Dr Simard.

Les médecins tout comme la direction de l’établissement ont demandé une rencontre avec le Groupe d’experts, à l’origine de la décision. La Coalition Sauvons l’hôpital, mise sur pied dans le dossier de la démolition de l’hôpital de Baie-Saint-Paul, a repris du service. Elle rencontrera la presse la semaine prochaine.