Des déchets nucléaires en transit sur le fleuve

11 février 2011
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Ce qui n’était auparavant qu’une menace lointaine semble devenir réelle pour les communautés riveraines du fleuve Saint-Laurent. Une compagnie ontarienne a en effet obtenu l’autorisation d’utiliser la voie maritime des Grand-Lacs et du fleuve Saint-Laurent pour le transport d’équipements radioactifs.
La voie maritime sera la route de sortie pour  16 générateurs de vapeur radioactifs usagés de l’Ontario. La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a donné le feu vert à l’entreprise Bruce power Inc le 4 février dernier.  Les « déchets » doivent emprunter la route maritime des Grands-Lacs et du Saint-Laurent afin d’être acheminer en Suède où ils seront recyclés.
Les municipalités ont informé de ce type d’usage pour le fleuve il y a quelques mois déjà. À La Malbaie notamment, le conseil a adopté une résolution en septembre 2010 visant à interdire ce genre de transports sur le fleuve. « Nous faisons valoir la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Le transport de matériel radioactif devrait être interdit de façon générale sur le fleuve », de souligner la mairesse Lise Lapointe, faisant valoir que ce type d’usage est incohérent avec la présence d’un parc marin et d’une Réserve mondiale de la biosphère en plus des risques pour l’eau potable. Plus d’une centaine de municipalités au Québec défendent le même point de vue.
Le Bloc québécois a dénoncé farouchement la situation par la voix de Michel Guimond, député de Montmorency-Charlevoix-Haute-Côte-Nord et porte-parole en matière de transports, d’infrastructures et de collectivités : « Le Québec n’est aucunement responsable des déchets nucléaires de l’Ontario. » Déplorant que la CCSN fait fi des risques environnementaux, M. Guimond demande la suspension du permis octroyé à Bruce Power. « Le gouvernement Harper doit reconnaître que les provinces qui ont fait le choix du nucléaire doivent aussi en assumer toutes les conséquences et traiter leurs déchets. »
Les régions sont bien mal outillées selon Mme Lapointe pour faire face à ce type de menace. Sans plan d’intervention local en cas de déversement de pétrole par exemple, elle estime que le gouvernement provincial est absent du débat. « Comme pour la cession des quais, le provincial laisse les régions traiter de ces dossiers à la pièce. On ne sent pas beaucoup d’intérêt de leur part pour la protection du Saint-Laurent. Le fleuve, on le regarde et on le trouve beau, mais on ne fait pas grand-chose pour le protéger », conclue-t-elle.

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