"Le suicide n'est pas une option"

1 février 2011
Temps de lecture :

« Le suicide n’est pas une option », voilà le message retenu pour la 21e Semaine provinciale de prévention du suicide. Dans Charlevoix, cette campagne de sensibilisation s’est ouverte dimanche avec le brunch annuel du Groupe prévention suicide Charlevoix (GPSC)et le touchant témoignage de Denis Lafrance, un Louperivois qui, avant de conquérir le Kilimandjaro, a d’abord choisi la vie.

Par Brigitte Lavoie

Environ 80 personnes étaient réunies au Manoir Charlevoix dimanche dernier pour donner le coup d’envoi de cette semaine de sensibilisation et de promotion de la vie. Comptant sur la présence de son porte-parole Patrice Gagnon, fraîchement revenu du Kilimandjaro, le Groupe prévention suicide de Charlevoix suit la thématique provinciale en cette semaine spéciale et rappelle que « le suicide n’est pas une option ». « Depuis la montée du taux de suicide dans les années 1990, le suicide en est venu à être considéré comme un choix individuel, rationnel. Pourtant, le suicide est une réponse à une grande souffrance. Bien que les statistiques s’améliorent, encore 3 personnes meurent par suicide au Québec chaque jour. Avec un rythme de 1100 décès par année, dans 30 ans, ce sera l’équivalent de la population de Charlevoix qui aura disparu par suicide », d’exposer Karine Dufour du Groupe prévention suicide Charlevoix. « Nous pouvons prévenir le suicide à condition de le sortir de la liste des options possibles pour répondre à la souffrance. À la place, valorisons la demande d’aide pour soi-même ou pour un proche, notamment par le biais de notre ressource locale (418-665-0096). »

Parler, au nom de la vie!

Le porte-parole régional du GPSC Patrice Gagnon était accompagné lors du lancement par le Louperivois Denis Lafrance, un collègue avec qui il a gravi le Kilimandjaro dans le cadre d’une expédition au profit de l’Association québécoise de sclérose en plaques. M. Lafrance est venu témoigner de ses « moments noirs » des dernières années alors qu’à ses divers problèmes de santé s’est ajouté un diagnostic de sclérose en plaques et le départ de sa conjointe. « Mon monde s’est écroulé. Pendant une fin de semaine, assis dans mon fauteuil, j’ai préparé mon suicide. Finalement, ma détermination a fondu pendant la dernière nuit. Je savais pourtant que je ne pourrais pas m’en sortir seul », de confier l’homme qui a appelé une infirmière proche de lui pour demander de l’aide. « Le suicide est le résultat d’une conversation qui n’a jamais eu lieu », de citer M. Lafrance, conscient que cette journée-là, l’option de parler lui aura sauvé la vie. « Petit à petit, j’ai cheminé. Je suis devenu capable de faire autre chose, de vivre, de rebondir. »

Touchée par le témoignage de M. Lafrance, la directrice du CPSC Renée-Claude Laroche a rappelé l’importance pour les personnes souffrantes et leur entourage de demander de l’aide : « Pour cette semaine de prévention, je nous invite à parler et à être à l’écoute des autres. »

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires