Les MRC s’inquiètent

16 octobre 2010
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La Vallée du Gouffre a connu, en 2009, des activités d’exploration minière par la compagnie J.A.G. Mines. 

 

Pour Karine Horvath, directrice générale de la MRC de Charlevoix, cet état de fait est pour le moins préoccupant. « Au Ministère des ressources naturelles où je m’informais des droits des compagnies minières, on m’a déjà  dit « après Dieu, il y a les mines »! Ça en dit long sur la latitude dont les compagnies disposent ».

 

 

Les propriétaires fonciers de Charlevoix savent-ils que le sous-sol ne leur appartient pas? « Quand les mines obtiennent des baux, elles deviennent littéralement propriétaires du sous-sol. À partir de là, elles n’ont aucune autorisation à demander ni au ministère ni aux municipalités ou au MRC. L’exploration pourrait se faire quand on le sache, s’inquiète-t-elle. On a les mains liées.»

 

Les terres du Massif sont les seules, à la connaissance de Mme Horvath, à être soustraites au jalonnement, ce qui les met hors de portée des compagnies minières. Cette soustraction au jalonnement est toutefois quasi impossible une fois les baux accordés. «Les municipalités et les MRC ont peu ou pas de recours tandis que la loi est très permissive pour les compagnies. C’est très inquiétant, mais on n’a pas de marge de manœuvre! Aucune possibilité d’intervention ou de règlementation», de renchérir la directrice générale de la MRC de Charlevoix.

 

Du côté de la MRC de Charlevoix-Est, la préoccupation est aussi vive. France Lavoie, directrice du département d’aménagement du territoire MRC Charlevoix Est, sent elle aussi que tout ça se trame dans le dos des municipalités. « On a appris en fouillant sur internet qu’en 2006-2007, la compagnie J.A.G. avait été active dans notre secteur, puis il semble qu’elle se soit concentré sur la Vallée du Gouffre. Ils n’ont pas du tout à nous demander quoi que ce soit », commente-t-elle, peu rassurée. La loi sur les mines gère les compagnies et elle leur accorde des droits quasi illimités. «La problématique est décriée et je considère que c’est inquiétant, car on n’est pas partie prenante des décisions. On peut donc demain matin se réveiller avec des choses qui ne sont pas compatibles avec notre planification du territoire et notre schéma d’aménament », constate, impuissante, Mme Lavoie.

 

L’inquiétude la plus vive demeure au niveau des impacts. « Il y a tellement de données qui sont inconnues. Il faut qu’il y ait une loi cadre! On a été échaudé par le développement éolien. Ici encore, on sent que les choses sont jouées d’avance, car on n’a aucune possibilité d’intervenir en amont! », de conclure France Lavoie.

 

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