Les fourberies de Feydeau

Par Emelie Bernier 23 juillet 2010 Initiative de journalisme local
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Mme Folavoine est folle à lier! D’un même élan, elle sabote l’avenir professionnel de son mari, entretient une relation quasi libidineuse avec Bébé, 7 ans, et cultive le mépris de ce dernier pour son géniteur. Ajouter à cela un pot de chambre inconvenant, des problèmes de constipation, un visiteur cocu, sa femme et son amant et de la porcelaine incassable 998 fois sur 1000 et vous voici dans l’univers finement déjanté de Feydeau. 

 

La troupe de théâtre La parade sans orignaux se frotte à la plume rigoureuse et folichonne de Georges Feydeau pour son second séjour au Petit Théâtre de la Cité, dans l’ancienne église de Cap-à-l’Aigle. « Les gens veulent rire et c’est ce qu’on leur offre », indique le metteur en scène Charles Dauphinais. Pour monter deux courtes pièces de Feydeau, On purge Bébé et N’te promène donc pas toute nue, ce dernier s’est collé au texte truffé de didascalies, puis s’est  chargé d’y intégrer des références contemporaines. Le résultat est étonnant!

 

« Feydeau, c’est une langue  qui demande beaucoup de précision, il y a beaucoup d’appartés. C’est un théâtre très prêt du classique, mais qui parle de femmes libérées voire libertines, d’infidèlité, mais aussi de pet et de sexe! C’est un auteur qui se prête bien au jeu du théâtre d’été», croit-il.

 

 

Toto (Jean-Simon Traversy), 7 ans, est une véritable petite peste qui en pince pour sa mère (Anne Trudel), donnant du fil à retordre à son père (Alexandre Bergeron).

 

Les comédiens sont parvenus à intégrer l’accent franchouillard et les expressions du Paris, début 20e siècle. « C’est un plaisir de jouer Feydeau! Et de revenir à la Cité d’art aussi. La collaboration est excellente et on sent que le milieu est prêt à accueillir du théâtre », constate Stéphanie Labbé, co-directrice artistique de la troupe La parade et comédienne. Elle campe avec talent le rôle d’une épouse ingénue mais aguicheuse qui fait le désespoir de son mari dans la seconde pièce. Sa collègue Anne Trudel est absolument hilarante en majordome bossu et en Mme Folavoine consternée devant les problèmes de transit de son fils qu’elle déifie. Celui-là, joué par Jean-Simon Traversy, est littéralement machiavélique! Nicolas Chabot bondit d’un rôle à un autre avec aisance. Alexandre Bergeron, qui revient pour la première fois jouer en terre natale, est tout aussi convaincant! Les joyeux lurons donneront d’ailleurs des ateliers de théâtre dans plusieurs terrains de jeu cet été, grâce à l’entente de développement culturel de la MRC de Charlevoix-Est.

 

Patrice Gagnon, de l’équipe de la Cité d’art, est ravi de voir se perpétuer la tradition du théâtre d’été.

 

«Le Petit Théâtre de la Cité a été créé pour faciliter des créations plus intimes, plus conviviales. C’est un endroit qui invite à vivre une expérience. La troupe a inauguré la salle l’an dernier, elle revient cette année. C’est un plus! » Dans la salle revampée et désormais pourvue d’estrade, le théâtre peut prendre toute son ampleur. À en croire la réception du public de ce soir de première (jeudi le 22 juillet dernier), ce Feydeau fera vraisemblablement l’unanimité! 

 

Les situations cocasses abondent et le jeu des comédiens permet d’y plonger!

 

 Un album de 25 photos est disponible pour une visite sur le www.charlevoixendirect.com , gracieuseté du photographe Pierre Rochette!

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