Les résidences bigénérationnelles sous la loupe

Par Emelie Bernier 21 avril 2010 Initiative de journalisme local
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Comme de plus en plus de municipalités au Québec l’ont fait ou devront le faire, la municipalité des Éboulements se penche actuellement sur la question des résidences bigénérationnelles sur son territoire. Le conseil,  divisé, est talonné depuis des mois par une résidante qui n’entend pas baisser les bras.

 

Ginette Tremblay partage sa maison avec son fils et sa bru depuis deux ans. Depuis août dernier, son fils a investi plusieurs dizaines de milliers de dollars pour adapter la maison à la nouvelle situation, puisque sa conjointe accouchera bientôt de leur premier enfant.  Pour Mme Tremblay, la résidence bigénérationnelle est la situation idéale. «D’un côté, ça encourage les jeunes familles à s’installer et de l’autre, ça permet aux personnes vieillissantes de rester chez elles le plus longtemps possible.

 

Dans le contexte, alors qu’on sait pertinemment que financièrement, de nombreuses personnes âgées ne pourront pas toujours garder leur maison, c’est une solution», estime celle qui a mené sa petite enquête sur les municipalités « accommodantes » comme Blainville ou, plus près de nous, Saint-Irénée.

 

« Ces municipalités ne chargent qu’un compte de taxe de services par résidence bigénérationnelle si celles-ci répondent à des critères précis, comme un seul numéro civique, une entrée principale,  un seul compte d’Hydro, une seule ligne téléphonique… », explique Mme Tremblay. « Je suis tout à fait consciente que les taxes foncières vont augmenter parce que la valeur de la maison a augmenté, mais je ne crois pas que ce type de résidence devrait payer deux taxes de services alors que nous n’avons pas deux adresses », poursuit-elle, prête à mener le combat jusqu’au bout afin de faire valoir son point.

Le maire de la municipalité, Bertrand Bouchard, n’a rien contre le principe des résidences bigénérationnelles. Il croit toutefois que celles-ci doivent être encadrées de façon précise. «Le conseil est divisé. Certains ont suggéré qu’on impose un âge minimum (ndlr: 70 ans) afin de dispenser un des résidants de payer, mais ce serait discriminatoire selon la charte des droits et libertés. Personnellement, je suis d’avis que c’est une façon de bonifier la politique familiale que de faciliter ces résidences.»

 

Pour l’instant, le phénomène n’est pas très répandu. On estime à moins d’une dizaine le nombre de résidences de ce type dans la municipalité. Mme Tremblay croit que de plus en plus de gens seront tentés par cette solution qui favorise aussi, selon elle, l’entraide et le dépannage, en plus d’assurer une présence rassurante pour les personnes âgées et de leur éviter l’exode.

« Les prochaines discussions auront lieu en caucus, la dernière semaine d’avril, afin d’élaborer un projet de règlement et essayer de le proposer à la prochaine séance», de conclure le maire Bouchard.

 

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