Le PIIA de la rue Saint-Joseph sème la grogne

Par Emelie Bernier 20 avril 2010
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Municipal

 

Michel Gagnon est un résidant de la rue Saint-Joseph, à Baie-Saint-Paul. Depuis des années, il a le devoir de se conformer au plan d’aménagement et d’intégration architecturale (PIIA) en vigueur dans son secteur. Selon lui, beaucoup trop d’irritants s’y trouvent. Il ne semble pas être le seul à penser cela, puisque 83 des 89 résidants (sur 106) du secteur qu’il a contactés ont signé une pétition demandant de limiter les irritants du PIIA.

 

À l’assemblée régulière du conseil municipal du 13 avril, Michel Gagnon a déposé, par la voie du conseiller de son district Gilbert Gaudreault, la pétition. «Si on prend la liste des dérogations mineures qui ont été demandées depuis quelques années, il y en a une centaine. C’est pas mêlant, ils vont jusqu’à nous dicter la couleur de la peinture, le type de châssis, les galeries…  Quand on est rendu que c’est un comité d’urbanisme qui décide de ça, c’est pu drôle. Ma maison, c’est à moi, depuis 1966. Je paye des taxes. Je n’ai pas les moyens de me conformer au PIIA. Je demande qu’on enlève les irritants », clame l’ex-conseiller (de 1982 à 1990) Gagnon.

Selon lui, le mouvement est unanime. «  93 % des gens contactés ont signé. Si je me fie au sondage que j’ai fait, plusieurs souhaitent carrément l’abolition complète du PIIA. »

 

M. Gagnon fait face à une amende de 600 $ pour le remplacement de châssis non autorisé par le PIIA. « J’ai pas l’intention de payer ça. J’en ai 18, des châssis, et 4 portes. Si je devais faire faire ça en bois par un ébéniste, ça me coûterait 45 000 $. On veut le garder le patrimoine, mais le monde va vendre si ça continue de même », s’insurge-t-il.

Martin Bouchard, directeur général de la ville, est sensible aux demandes présentées dans la pétition.

 

« Les gens de la rue Saint-Joseph trouvent le PIIA restrictif. Il faut le prendre au sérieux », constate-t-il. Un comité a été formé il y a quelques semaines ayant pour mandat d’examiner le PIIA afin de voir si certains éléments ne pourraient pas être allégés. «Le travail du comité, c’est d’assouplir, de voir jusqu’où on veut aller, partant des objectifs qu’on visait. Comment faire un compromis pour poursuivre les objectifs des uns et respecter les droits. Le PIIA vise à préserver le caractère particulier et ça implique des exigences. Dans les rues à caractère patrimonial, les gens ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent avec leur maison. Il y a un volet qualitatif, ce qui est une corde sensible », concède M. Bouchard.

 

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