Les projets de carrière ne font pas l'unanimité

Par Emelie Bernier 7 avril 2010 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

La salle du conseil aux Éboulements était pleine à craquer mardi soir. C’est principalement le dossier de modification des règlements de zonage dans les zones F1 et F4  qui a drainé cette foule considérable, interpelée par l’implantation de nouvelles carrières dans la municipalité.

Les détracteurs des deux projets de carrière semblaient prêts à affronter le conseil hier. Pourtant, le maire a dès l’ouverture de l’assemblée reporté toute question ou intervention à la fin de celle-ci, contrairement à ce qui prévaut normalement au conseil de ville des Éboulements.
Muselés, les opposants n’ont pas lésiné sur les commentaires et l’ambiance s’en est trouvé électrisée. « Les discussions à l’intérieur de l’ordre du jour sont suspendues pour aujourd’hui. On en parle depuis le 21 décembre 2009. Je n’ai pas l’intention de coucher sur le sujet. Je n’endurerai pas un défoulement collectif», a expliqué le maire. Sous les huées, des menaces d’expulsion ont aussi été proférées par Bertrand Bouchard.
Celui-ci a adopté les deux règlements modifiant le zonage des zones F1 et F4, annonçant du même coup l’ouverture des registres le 12 avril prochain, un lundi. Cette annonce a une fois de plus soulevé l’ire de opposants au projet. Selon leur calcul, près de 50% des personnes habilitées à voter ne résident pas aux Éboulements.
« La décision de la date nous appartient » a clamé le maire, justifiant sa décision. «Ça prend 2 employés de la municipalité pour une journée en continu de 9h à 19h. Quand les employés ont fait leur 37 1/2, ils veulent leurs fins de semaine. 80% des résidents sont des Éboulements ou de Charlevoix.
C’est une question de coût. On ne veut pas payer de surtemps, comme dans tous les registres qui ont lieu ici », a spécifié le maire.
Pour Gilles Laterrière, cette décision équivaut ni plus ni moins à «priver 50% des gens de leur droit de vote ».  Plusieurs personnes de l’assemblée ont demandé au conseil d’évaluer les conséquences négatives de l’implantation de ces carrières, notamment dans le secteur Sainte-Catherine, considéré par plusieurs comme un des endroits privilégiés pour l’accès à des terrains à coûts raisonnables pour les jeunes familles. « Si on considère les impacts négatifs, est ce que c’est viable comme projet? Votre planification stratégique, est-ce qu’elle est encore là? Ce que vous voulez, c’est des carrières ou des maisons? » s’est-interrogé un citoyen du secteur. Questionné sur l’importance de l’opposition, le maire n’a pas semblé particulièrement ébranlé. « On est sensible aux arguments, mais de là à abandonner les projets, je ne pense pas. Ça répond à un besoin, c’est une activité économique comme une autre ».
La signature des registres pourrait mener à un référendum. 21 signatures sont nécessaires dans la zone F1(sur une possibilité de 151 voteurs), soit celle qui concerne le projet de carrière du rang Sainte-Marie, et 26 dans la zone F4 (sur une possibilité de 101 voteurs) , soit le rang Sainte-Catherine/Saint-Nicolas.
Les personnes qui ont le droit de voter sont les propriétaires dans les zones concernés et les résidents dont l’adresse principale se situe dans les zones. Dans le cas des copropriétaire non résidents, un seul propriétaire peut voter.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire également