Geneviève mord dans la vie
Le 10 juin dernier, l’existence de Geneviève Lavoie a basculé de façon tragique, en se voyant trahie par la vie. Le cœur de la belle jeune femme de 20 ans n’était plus fonctionnel qu’à 5 % et une transplantation était rendue imminente afin qu’elle survive.
Geneviève, infirmière auxiliaire à l’hôpital de La Malbaie, était auparavant pétante de santé, soucieuse de sa condition physique pour aller jouer au hockey ou pour s’adonner au patin à roues alignées.
Peu avant la date fatidique du diagnostic, Geneviève avait commencé à s’inquiéter à cause de douleurs au foie et en s’apercevant qu’elle avait de la difficulté à respirer. Elle devait alors subir une batterie de tests et fut conduite d’urgence à l’hôpital Laval où les cardiologues diagnostiquèrent une insuffisance cardiaque.
La jeune femme fut immédiatement branchée à une machine temporaire (EMCO) pour oxygéner son sang, pour une période maximum de sept jours afin d’éviter que ses organes internes subissent des dommages irréparables.
Son nom fut inscrit sur la liste de Québec-Transplant. Malheureusement, aucun donneur n’était compatible à l’époque. Le chirurgien cardiaque Éric Charbonneau prit donc la décision de lui installer deux cœurs mécaniques (assistance biventriculaire) et elle fut placée dans un coma artificiel pendant trente jours : «À mon réveil, se souvient-elle, j’étais apeurée. Je me demandais ce qui allait m’arriver. Puis, mes reins ont comme cessé de fonctionner. Je n’étais plus capable de marcher, j’étais faible et amaigrie. J’ai été obligée de m’accrocher à la vie. Je voulais tellement revenir à la maison pour reprendre une vie normale en compagnie de mon conjoint et de mon chien. Je n’étais pas déprimée au point d’en faire une maladie mais carrément déçue de ne plus vivre comme auparavant.»
Transplantation
Quatre mois plus tard, Geneviève a appris de la bouche de son médecin qu’on lui avait trouvé un donneur et la transplantation fut considérée comme un succès. Mais ses malheurs n’allaient pas être dissipés pour autant. Quelques heures suivant l’opération, son nouveau cœur a cessé de battre et elle fut immédiatement rebranchée à l’EMCO pour une période de cinq jours : «La plus grande crainte des cardiologues était l’infection parce que mon thorax était ouvert au grand jour, confie-t-elle. C’est alors que le docteur Charbonneau décida d’utiliser le défibrillateur et c’est seulement au troisième et dernier essai que mon nouveau cœur a redonné signe de vie. Ce fut pour moi le signal pour remonter la pente et de me réhabiliter, comme un vrai bébé.»
Son père Marcel Lavoie, sa mère Doris Girard, sa sœur Isabelle, son beau-frère
Simon Warren
et son conjoint Simon Couturier sont passés par toute la gamme des émotions pendant ces longs mois d’inquiétudes extrêmes : «Geneviève est venue à un cheveu, à trois reprises, à quitter le monde des vivants, illustre
Simon Warren
. Il fallait avoir un moral d’acier pour passer au travers. Jamais nous n’aurions pensé une minute qu’on allait vivre une si grande épreuve.»
Seconde chance
Aujourd’hui, Geneviève est radieuse, récupérant petit à petit dans sa résidence à Clermont, avec son copain Simon et son chien Punky : «Je voulais tellement reprendre une vie normale. Je suis même allée marchander une belle Mustang rouge avec mes deux cœurs mécaniques. Le vendeur ne disait plus un mot en voyant tout mon attirail médical. Il était comme sous le choc», raconte-t-elle, avec son plus beau sourire.
La jeune femme mord dans la vie à pleines dents. Elle profite de chaque instant à la seconde près, consciente de sa seconde chance : «Mes docteurs me considèrent comme une championne, mais je me disais que j’étais trop jeune pour mourir et que j’avais la tête encore pleine de beaux projets. Je savoure chaque moment de mon existence car on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve, ce que tout le monde devrait faire au bout du compte, même si on est en bonne santé. Il ne faut jamais se plaindre le ventre plein», conclut Geneviève, se qualifiant elle-même de tête de cochon et de battante.
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