Pierre Curzi souhaite renforcer la loi 101

17 mars 2010
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«Montréal s’anglicise et cela pourrait se répercuter sur les régions comme Charlevoix, a déclaré d’emblée le député Curzi devant une cinquantaine de personnes réunies au Centre communautaire. Ce qui se passe à Montréal est en train de se transporter en banlieue, ce qui pourrait causer une fracture entre Montréal et le reste du Québec. Si nous n’envoyons pas de signal clair que le français est important nous pourrions perdre notre identité et menacer notre projet politique de souveraineté».

Certains éléments de la loi 101 doivent être renouvelés et renforcés. «Nous devons rejoindre les entreprises de moins de 50 employés qui ne sont pas touchés par la loi 101, a poursuivi le porte-parole de l’opposition officielle en éducation primaire et secondaire et en langues. Il importe qu’elles aient accès à des services de francisation afin que ses employés connaissent le français. Nous allons aussi vérifier si les comités de francisation mis en place pour les entreprises de plus de 100 employés sont toujours fonctionnels».

Également, M. Curzi déplore que les immigrants qui connaissent un seul mot en anglais reçoivent différents documents du gouvernement québécois dans cette langue. «Nous devons changer cela en favorisant le français. Nous ne réussissons pas à attirer 80 % des immigrants vers le français c’est plutôt la minorité anglaise qui l’emporte. L’anglais fait sa place de plus en plus rapidement surtout lorsque nous comparons les langues d’usage qui sont de l’ordre de deux pour un chez les immigrants en faveur du français alors que pour l’ensemble du Québec la proportion est de 10 pour 1.

Le bilinguisme n’est pas une nécessité

Le député Curzi s’est aussi penché sur la question du bilinguisme exigé par bon nombre d’employeurs de Montréal. «Environ 40 % des entreprises affichent systématiquement que le candidat doit être bilingue. C’est devenu une habitude d’exiger le bilinguisme. Si l’employeur exige la connaissance de l’anglais, il doit expliquer pourquoi. Nous ne sommes pas obligés d’être tous bilingues même pas le maire de Montréal».

La proportion prise par la langue anglaise amène le parti Québécois à réfléchir sur les valeurs québécoises et sur la richesse. «La vraie richesse c’est des gens en meilleure santé, des gens plus heureux et des meilleurs rapports sociaux. Le gouvernement en place n’agit pas en ce sens en créant des dettes et en accumulant les déficits. L’argent est dépensé de façon douteuse avec la présence de la corruption et la collusion. Il a la main base sur l’acquis collectif en enrichissant une minorité au détriment de la majorité».

Lors de la période de questions, Rémi Beauchemin s’est interrogé sur l’importance des chansons anglophones dans l’espace public. «Environ 90 ou 95 % des chansons que nous entendons sont en anglais. Nos artistes se plaignent que le marché est petit, mais nous ne leur donnons pas de chance même dans nos téléséries et nos films, s’est-il indigné.

M. Curzi a soutenu que l’enjeu c’était la diversité culturelle et qu’il s’était battu alors qu’il était président de l’Union des artistes pour que les stations de radio aient des quotas de musique francophone. «Ce qui est dommage c’est que certains groupes québécois choisissent de chanter en anglais alors qu’au départ les chanteurs étaient nos porte-étendards», a-t-il lancé.

Cette conférence faisait partie d’une série de quatre qui permettront au parti Québécois de préparer leur congrès qui aura lieu en 2011. Le PQ est en train de déterminer les démarches afin notamment de protéger l’identité des Québécois et leur langue. Le parti souhaite aussi connaître l’opinion de ses membres sur les politiques sociales à adopter pour favoriser la justice et une répartition plus équitable de la richesse.

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