Des travailleurs guatémaltèques aux Serres Lacoste

Par Emelie Bernier 10 mars 2010
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Aux prises avec des problèmes récurrents de main-d’oeuvre, Lucie Beauchamp a pris les grands moyens pour solutionner, en partie du moins, la situation. Depuis le 27 janvier, trois jeunes Guatémaltèques font partie de l’équipe des Serres Lacoste. Aroldo Churunel, 24 ans, Mario Silvestre, 27 ans, et Gustavo Arias, 26 ans, passeront donc 9 mois à cultiver tomates et fleurs charlevoisiennes!

 

« J’ai cherché des employés dans Charlevoix, autant comme autant. J’en ai tellement eu qui ne sont pas restés, c’est phénoménal et un peu décourageant. Au plus fort de la saison, j’emploie 40 personnes, mais l’an dernier, j’ai émis 105 T4. Ça en dit long », commente avec un peu de découragement Mme Beauchamp.

 

 

Gustavo Arias.

 

«Il faut avoir de la détermination et de la volonté pour travailler en agriculture. Ce n’est plus un métier valorisé et c’est exigeant physiquement », analyse la serricultrice qui,  comme plusieurs de ses collègues qui possèdent des entreprises agricoles au Québec, s’est donc tournée vers les travailleurs étrangers.

 

« Ça faisait quelques années que j’y pensais, puis j’ai su qu’en passant par l’Union des producteurs agricoles, on pouvait avoir de l’aide. C’est sûr qu’on tente d’abord d’offrir les emplois aux gens d’ici, mais si on ne trouve personne, on nous réfère à FERME, la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’oeuvre agricole. C’est eux qui m’ont permis de recruter les trois travailleurs du Guatemala », explique Mme Beauchamp.

 

 

Tout ça n’est évidemment pas gratuit. La dame a dû débourser quelques centaines de dollars par employé pour la paperasse d’usage, en plus du billet d’avion des travailleurs. Elle leur a aussi trouvé un logement tout près des serres. Et elle a dû se mettre à l’apprentissage de l’espagnol!

 

« J’ai pris des cours, des ateliers de conversation. Quand ils sont arrivés, je me suis fait aider par des amis hispanophones. C’est un défi pour l’équipe aussi, mais on finit par se comprendre », rigole Mme Beauchamp en faisant référence aux mimiques et gestes auxquels ils ont parfois recours. Elle est fière de plusieurs de ses employés qui ont pris l’initiative d’apprendre quelques mots d’espagnol. Steve Desmeules, qui gère le personnel, est le premier à faire cet effort, mais pas le seul. « Ça se passe bien. J’apprends l’espagnol, parce que c’est très important de commniquer avec eux, d’expliquer le travail. J’ai mon petit dictionnaire, mon site internet de traduction, je compose mes phrases, je traduis. On se débrouille! », explique M. Desmeules. Lucie Beauchammp ne regrette en rien son choix.

 

«Ils sont très travaillants. Ils sont là six jours par semaine, ils n’ont pas d’heures, ils ne chiâlent pas! Ils sont serviables, très respectueux, toujours de bonne humeur et contents de travailler. S’ils veulent revenir l’an prochain, je les reprends, c’est sûr», de conclure Lucie qui pense que de plus en plus d’entreprises agricoles seront tentées de faire comme elle et de recruter des travailleurs étrangers. « Je ne suis pas la seule, j’ai ouvert des portes!»

 

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