En payer le prix…

« L’endettement a des conséquences plus graves qu’on le croit »,  pense Andrée Grégoire de la Coalition des associations de consommateurs du Québec. « Dans les rencontres de consultations budgétaires des associations, ce qu’on voit, c’est que l’endettement contribue à une baisse de la qualité de vie et du pouvoir d’achat, à une augmentation du stress et de l’anxiété.»

Plusieurs spécialistes en santé mentale et en défense des droits des consommateurs ont étudié les impacts psychologiques de l’endettement. De manière générale, le constat est que la surconsommation produit un déséquilibre entre la raison et le désir. L’achat n’est pas le résultat d’un besoin. C’est souvent l’impulsivité de l’achat qui est la démonstration d’un rapport déficient à l’argent et à la consommation.

La précarité financière s’installe à l’intérieur de la famille, du couple et induit souvent des problèmes de stress et d’anxiété, des sentiments d’insécurité. Au cours de sa vie, une personne sur six serait atteint des problèmes psychologiques (dépression et troubles anxieux). Ces maladies font partie de la réalité d’une personne endettée.

L’endettement a un coût non seulement pour ceux en souffrent, mais aussi pour l’entourage immédiat et la société. Une des répercussions renvoie au pouvoir d’achat des ménages qui diminue en situation d’endettement. Avec un marché du travail fragile dans la région, des taux d’intérêts et des taxes qui pourraient fluctuer, de telles soubresauts auront des effets sur la situation du ménage endetté, mais également sur le milieu économique dans lequel il vit. Car pour soutenir la croissance économique, il faut une certaine croissance démographique laquelle, rappelons-le, est problématique dans la région, et un bon accroissement de la richesse des ménages.

En dix ans, le crédit est de plus en plus utilisé pour maintenir le pouvoir d’achat alors qu’il devrait plutôt être un instrument d’accompagnement de l’amélioration du niveau de vie.