Le coût de l'eau

Par Emelie Bernier 18 novembre 2009 Initiative de journalisme local
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Vers 16 h, le 14 août dernier, Arlène Bowen arrosait tranquillement la terre de ses pots de fleurs avec son tuyau d’arrosage. Mal lui en prit! La dame digère mal l’amende de 428 $ que lui a valu son geste. À La Malbaie, on justifie sans peine cette contravention. Bilan des polices de l’eau des villes de Charlevoix.

Mme Bowen, âgée de 72 ans, est handicapée de la main droite et n’a plus la force nécessaire pour utiliser un arrosoir. Propriétaire de la Maison Victoria, une coquette petite auberge à l’anglaise dont les fleurs font le charme, la septuagénaire a fait parvenir une lettre à Caroline Dion, greffière de La Malbaie, pour contester sa contravention qu’elle juge indue.

« Je dépense beaucoup d’argent pour les fleurs. Je veux embellir la ville (…)», y écrit la septuagénaire en ajoutant que selon elle, « une amende de 428 $ est ridicule, car quelqu’un a un billet de vitesse et ça coûte 150 $. »

Cet été, la ville de La Malbaie et sa police de l’eau n’ont émis que quatre ou cinq contraventions du type reçu par Mme Bowen. « Dans tous les cas de contravention au niveau de l’eau, la règle qui est appliquée, c’est d’abord d’informer les citoyens sur la réglementation applicable », explique Mme Dion. «Nous sommes extrêmement tolérants. Avant d’émettre un constat d’infraction, on donne jusqu’à cinq avertissements et on remet le feuillet d’information où les règles en vigueur sont vulgarisées et expliquées », poursuit la greffière, ajoutant que « nous en sommes à une ère où la responsabilité des citoyens, c’est de faire attention à la ressource.»

Afin de bien justifier la réglementation sur l’utilisation de l’eau potable, Mme Dion rappelle que la population de la ville se gonfle durant la saison estivale. « Nous ne sommes plus 9500 habitants, mais parfois jusqu’à 20 000. La pression sur le réseau d’aqueduc, d’ailleurs fort complexe, est énorme! » Elle se défend bien de vouloir faire de la police de l’eau un revenu pour la ville. «On préfère sensibiliser plutôt que réprimer, mais de temps en temps, ça s’impose.»

À Baie-Saint-Paul, la réalité n’est pas différente, mais l’an dernier, aucune contravention n’a été émise.

Dans le cas de la ville de Clermont, quatre personnes ont été dans l’obligation de payer des amendes de 142 $ pour première infraction. « En général, les gens respectent très bien les consignes au niveau des heures et des jours où l’arrosage est permis selon les numéros civiques. Les constats d’infraction concernent plutôt une utilisation inadéquate de l’eau, comme celle de laver les entrées asphaltées», explique la directrice générale de la Ville, Brigitte Harvey.

Quoi qu’il en soit, Mme Bowen devra se résoudre à payer les 428 $ à la Ville de La Malbaie.

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