Yvon Perron, doigts de fée et cœur d'or!

Par Emelie Bernier 8:00 AM - 13 mai 2017
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Cap-aux-Oies. Une côte vertigineuse dégringole jusqu’à cette petite enclave habitée, bordée par le fleuve et adossée à la montagne. Au bas de ladite côte, deux choix s’offrent à vous. Tournez à gauche, vous aboutirez irrémédiablement à la plage. Virez plutôt à droite, vous vous cognerez le nez à un autre cul-de-sac. S’y cachent les jolies petites maisons de monsieur Perron, un trésor à découvrir!
D’abord, on est attiré par la maison « grandeur nature », un bijou d’architecture traditionnelle blanche aux accents turquoises, entourée de bâtiments impeccables. Vite, le regard dévie pour s’attarder à l’improbable village miniature qui semble avoir poussé juste à côté!
Au fil des ans, Yvon Perron a créé un impressionnant nombre de répliques miniatures d’immeubles de son entourage. Il a commencé par une réplique à l’échelle de la jolie maison blanche et turquoise, puis s’est appliqué à reproduire les bâtiments de ferme, le tout par le menu détail.
Parmi les plus récents chefs d’œuvre en lice? Le phare du Cap-aux-Oies, au beau toit rouge brillant, le criard, la deuxième maison du gardien de phare, et la petite école de Cap-aux-Oies, qu’il a lui-même fréquentée, il y a de cela quelques décennies.
Toutes ses œuvres témoignent de la précision avec laquelle M. Perron s’applique à reproduire les bâtiments de sa jeunesse. Les meubles, lampes et autres accessoires sont reproduits à l’échelle. Des animaux sont installés dans les bâtiments de ferme. La plupart des maisons miniatures sont éclairées de l’intérieur, un véritable plaisir pour les yeux à la tombée du jour.
Si Yvon Perron vous invite à arrêter chez lui pour jeter un coup d’œil à ses modèles réduits, ce n’est pas par vanité, mais bien parce qu’il tient à faire œuvre utile en honorant la mémoire de son excellent ami et voisin, Bernard. Ce dernier est décédé en 2012 de la maladie de Lou Gehrig, la vicieuse sclérose latérale amyotrophique. Tous les dons qu’il recueille auprès des visiteurs sont remis pour la recherche afin de contrer cette maladie qui lui a dérobé son bon ami.
« Tous les visiteurs qui viennent ici, je les rencontre, je me présente. Oui, je parle des modèles, mais je parle surtout de la maladie, la SLA. J’explique aux gens qui viennent ici que c’est la maladie de Lou Gehrig. Je parle de mon ami Bernard, qui est décédé en 2012. On était très proche. C’est lui qui a fait l’électricité pour mes modèles. Quand il n’avait plus de force, il me disait comment faire », explique M. Perron. 1661 $ ont été récoltés uniquement auprès des visiteurs en 2016. Outre les dons remis par les visiteurs de son « jardin » de maisonnettes miniatures, M. Perron, un ex-cuisinier, remet aussi l’argent ramassé en vendant des confitures de petites fraises qu’il récolte à la main dans les champs autour de chez lui. Il a récolté l’équivalent de 740 $ de petites fraises cet été. Au printemps 2017, c’est donc 3376 $ qu’il remettra à la Fondation pour la SLA, montant qui s’ajoute aux 8203 $ donnés jusqu’à maintenant.
Plusieurs visiteurs prennent quelques instants pour écrire un petit mot dans un livret souvenir. « On a des visiteurs d’un peu partout, du Québec, de la France… Je prends le temps de parler à tout le monde! », explique-t-il. L’hiver, il migre vers Beauport où il s’attelle chaque année à un nouveau projet. Puis, comme les oies, il reviendra au printemps à Cap-aux-Oies, prêt à accueillir les badauds et les curieux et à continuer d’honorer la mémoire de son ami Bernard…
Ses petites maisons sont rangées pour l’hiver, mais dès le printemps, elles réintègreront leurs plateformes pour ébahir la galerie. Un détour au 26, chemin du Cap-aux-Oies, à droite en bas de la côte, s’impose!

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