«Si vous voulez survivre, embrassez le changement» – Martin Cauchon

Par Eric Maltais 3:18 PM - 7 Décembre 2016
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Martin Cauchon

De passage dans son Charlevoix natal, Martin Cauchon, ex-ministre fédéral aujourd’hui président du Groupe Capitales Médias, a lancé un message tout simple aux entrepreneurs en leur disant de vivre dans leur temps : « Si vous voulez survivre, embrassez le changement ».
« Mon bon ami Louis Garneau, que tout le monde connaît, me confessait qu’il était condamné à innover », poursuit-il, tout en rappelant que ce sportif de renommée internationale est parti de la confection d’un cuissard bas de gamme à ce qui se produit de plus technologique dans le monde aujourd’hui.
M. Cauchon agissait à titre de conférencier du déjeuner d’ouverture du premier Salon Carrefour Affaires de la Chambre de commerce de Charlevoix, un événement qui a affiché complet quant au nombre d’exposants, mais qui auraient pu faire sortir plus d’entrepreneurs en tenant compte de la qualité des conférenciers présents.
Pour mettre en contexte, M. Cauchon a rappelé des paroles de son père qui l’ont marqué : « Tu es chanceux car tu es né dans un endroit où tout est possible. Aujourd’hui, la vie passe par l’entrepreneuriat, par des gens animés à faire une différence dans leur milieu ». C’est exactement ce qui l’a guidé dans sa vie, d’abord en se lançant en politique fédérale. Il a eu le courage de se présenter contre Brian Mulroney ici dans le comté, puis dans Outremont où il a été élu puis élevé au rang de ministre sous Jean Chrétien. Il pense avoir été un précurseur en présentant des projets de loi avant-gardistes au sujet de la légalisation de la marijuana, puis pour le mariage entre conjoints de même sexe.
Mais la plus courageuse de ses décisions fut sans doute lorsqu’il a accepté l’aventure de Capitales Médias en achetant une entreprise dans un domaine en décroissance économique, où bien peu d’experts lui conseillaient de… s’aventurer! Son flair d’entrepreneur le guidera dans une industrie au sein de laquelle il semble s’amuser. Il voit les choses sous un angle différent, car il n’a jamais navigué dans les mers agitées des dernières années, n’ayant pas connu les périodes fastes.

Il voit l’information locale et régionale comme un outil de vitalité économique essentiel si elle est livrée dans un objectif analytique, si elle est juste et engagée sur diverses plateformes pour rejoindre les différentes générations.

Son entreprise est aujourd’hui la seule en province à livrer de l’information écrite quotidienne de qualité dans les grandes villes d’importance, mis à part Montréal. Un fier partenaire de l’information, selon M. Cauchon, demeure les hebdos régionaux qui ont développé des sites Internet de grande qualité avec des applications qu’il est possible de télécharger sur des téléphones intelligents.
« On ne pense plus en terme de copies mais de lectorat. Le papier est encore — et pour longtemps — la meilleure plateforme pour rejoindre les gens. Suivent ensuite dans l’ordre le téléphone intelligent, le site Internet et la tablette. Voilà pourquoi il faut rejoindre les gens où ils sont. C’est pourquoi nous nous sommes engagés dans le création d’une nouvelle société technologique pour le développement des applications », ajoute M. Cauchon.
Crochet de gauche aux banques
À la direction d’un groupe comptant 400 employés, M. Cauchon compare l’édification d’une entreprise à l’ascension d’une montagne : « C’est un défi de tous les jours. Il faut de la passion, une vision, le goût du risque et une confiance téméraire. Le financement est cependant difficile. Lorsqu’ils se présentent devant les banquiers, les entrepreneurs doivent aller chercher un parapluie même quand il fait beau. Ici, on est captif sauf si on va chercher du financement dans les banques américaines ».
Comme un bon boxeur, il déclenche un crochet de la gauche : « Avec les géants qu’on a aujourd’hui, les banques devraient être obligées de mettre du capital de risque à la disponibilité des entrepreneurs, de prendre des risques. On est obligé de mettre l’entreprise en garantie au complet si on veut avoir un prêt. Ça prendrait une vision, un modèle d’affaires adapté aux réalités. Il faudrait aller chercher une valeur sociale dans nos banques ».
 

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