Ultra-Trail Harricana du Canada: une course infernale pour David Savard-Gagnon

Par Gilles Fiset 6:24 AM - 13 septembre 2018
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David Savard-Gagnon s’apprêtant à passer la ligne d’arrivée en tenant la main de son fils.

Stressé de courir la nuit, blessé et envie d’en finir dès le soixantième kilomètre, David Savard-Gagnon a connu une course infernale.
C’est un coureur aux auges qui a franchi la ligne d’arrivée du 125 km de l’Ultra-Trail Harricana en tenant la main de son fils samedi soir. Il venait de remporter la troisième place sur le podium en complétant le parcours en 14 h et 3 min, soit 16 min de plus seulement que le vainqueur, Jean-François Cauchon.
Mais avant d’en arriver là, il a vécu une des plus dures courses de sa vie. « J’ai été vraiment naïf. Je ne savais pas que c’était aussi dur de courir 125 km. Toute la journée je me demandais pourquoi j’ai choisi le 125 km au lieu du 65 km », a-t-il avoué dès son arrivée.
La noirceur, cette inconnue
C’est vers 4 h du matin samedi que les 179 coureurs de l’épreuve se sont élancés dans les bois, en pleine noirceur. « Ça m’a stressé vraiment beaucoup parce que je ne cours jamais la nuit. J’avais déjà visité le parcours et je savais qu’il y avait des passages très techniques. Je me disais que de nuit ça allait vraiment difficile », confie le coureur de Baie-Saint-Paul qui avait tellement les nerfs à vif avant le départ qu’il a perdu trois fois ses gants.
La noirceur n’a effectivement pas été son alliée. « Je suis tombé deux fois, dont une fois tête première dans un arbre et je me suis même ouvert le genou », raconte David à bout de force après la course.
Vouloir tout lâcher à 40 km
« Au quarantième kilomètre, j’ai eu des problèmes gastriques. Des fois ça arrive durant les longues courses. Je ne pouvais plus boire ou manger. Heureusement, ç’a passé. Mais ça allait tellement mal. Je voulais m’arrêter et tout lâcher. Mais au ravitaillement des Hautes-Gorges (aux environs du soixantièmekilomètre), mon beau-frère et ma mère m’ont encouragé et j’ai continué en voulant juste finir la course. Je ne croyais plus à ma troisième place. Je voulais même qu’on me dépasse pour me concentrer sur la fin de l’épreuve », a-t-il ajouté, très heureux après coup que personne ne l’ait doublé.
Une vieille blessure qui revient
L’entorse au genou qu’il s’était fait l’an passé est venue hanter le marathonien dès le soixante-dixième kilomètre et l’a même empêché d’exploiter ses forces. « Les vingt derniers kilomètres étaient moins techniques. C’était bien pour moi parce que contrairement à Jean-François, je n’ai pas de technique. Mais mon genou me faisait tellement mal. Je ne pouvais pas accélérer », dit-il.
Après toutes ces péripéties et ces souffrances, il s’exclamera à la fin de sa course devant le micro : « Je suis tellement content de l’avoir terminée et d’avoir remporté la troisième place, mais c’est vraiment fou de courir une aussi longue distance ».
 
 
 
 

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