Tournage de Avant qu’on explose: Juste une fin du monde

Par Emelie Bernier 10:44 AM - 15 septembre 2017
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Eric K. Boulianne, tout sourire.

La bisbille s’intensifie entre les puissances mondiales qui ont le doigt posé sur l’interrupteur de LA bombe. À mil lieux de Pyongyang et Washington, dans la petite bourgade peinarde de Baie-Saint-Paul, Pierre-Luc, un ado comme les autres, est confronté à ses peurs. Celle de mourir, d’abord, mais peut-être encore davantage celle de mourir puceau…
Telle est la prémisse, tragi-comique, du long-métrage Avant qu’on explose, réalisé par Rémi Saint-Michel à partir du scénario du Charlevoisien Éric K. Boulianne, et présentement en tournage à Baie-Saint-Paul. Eric K. Boulianne, qui a fréquenté la polyvalente de l’endroit, confie avoir eu Baie-Saint-Paul dans la mire durant toute l’écriture du scénario.
«Quand j’écrivais, je voyais Baie-Saint-Paul, j’avais les lieux de mon adolescence en tête. Baie-Saint- Paul est nommé. En fait, toute l’action principale s’y passe. Je cherchais à mettre en opposition cette idée de fin du monde très sombre et un beau petit village bucolique. On a l’impression que c’est super à part, protégé par l’éloignement, mais si la fin du monde se déclare, personne n’est à l’abri du désastre imminent! »
De pouvoir y filmer durant une semaine complète avec l’équipe est une issue presqu’inespérée. « C’est certain que c’est plus coûteux, de filmer à Baie-Saint qu’à Montréal ou Saint-Bruno! Il faut déplacer l’équipe…Mais on a regardé le budget et ça s’est concrétisé et je suis très content. C’est trippant de tourner dans les lieux de mon adolescence comme au Dépanneur de la Lumière, où on allait tout le temps s’acheter de la bière! », rigole le scénariste. Le quai, le parvis de l’église, les abords de l’aréna, le centre éducatif Saint-Aubin sont au nombre des lieux qu’on pourra voir à l’écran. Les scènes intérieures seront cependant tournées à Montréal. « C’était important de faire les extérieurs ici pour avoir le feeling de Baie-Saint-Paul. On aurait pu tricher, mais non! », se réjouit-il.
Jeudi, l’équipe en était à sa seconde journée de tournage. « On commence le tournage ici, c’est génial, ça soude l’équipe, ça donne un bon coup d’envoi », constate Éric K. Boulianne pour qui il s’agit d’un premier scénario original en solo. Il a notamment co-écrit De père en flic 2.
Avec ses 3 M$, Avant qu’on explose fait bonne figure au palmarès des budgets de productions québécoises. «On a rencontré le producteur Christian Larouche de Christal Films à Cannes quand on a présenté Petit Frère, Rémi et moi. Il nous a proposé de financer notre premier long-métrage, ce qui est une chance énorme dans le milieu. Revenus de Cannes, on lui a soumis un synopsis qui tenait sur une page… Ça a pris 3 ans à boucler le financement. 3 M$ pour un premier film au Québec, c’est un bon budget! Ils nous font confiance et ça met une certaine pression, mais maintenant, on est là, à l’étape du tournage et c’est très excitant! ».
L’équipe compte une quarantaine de personnes et les bureaux de production sont installés à Maison-Mère. Une quarantaine de Charlevoisiens, dont des élèves de la polyvalente, ont joué ou joueront les figurants. Plusieurs personnes sont engagées pour donner un coup de main à la production, notamment pour les blocages de rues. «Ça fait rouler l’économie : on va dans les restos, on engage du monde, on dort dans les hôtels… C’est l’fun pour moi d’amener une production ici. Il y a quelques inconvénients, mais j’espère que les gens vont comprendre», avance Éric K. Boulianne. Les informations sur le blocage des rues sont transmises aux résidents des secteurs concernés et la circulation est gérée afin de minimiser les irritants.
Mercredi prochain, l’équipe remballera ses pénates. Le tournage du film se poursuivra à Montréal jusqu’à la mi-octobre et sera en salle vraisemblablement l’automne prochain. « On aimerait tenter notre chance dans les festivals, alors on aura sûrement une première version pour février. La sortie en salle pourrait aller à l’automne », conclut Eric K. Boulianne, tout sourire.

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