Les temps ont changé

Par Dave Kidd 8:07 AM - 28 septembre 2016
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Les changements climatiques ne cesseront pas demain. Même s’il n’y avait plus aucun humain sur terre, la température ne baisserait pas de un degré pour revenir à ce qu’elle était en 1950. La glace fondue dans l’Arctique ne reviendra pas. Le ton utilisé par les « verts » et les « industriels » n’est plus le même. La lutte aux changements climatiques ne sera pas facile. Le changement est justement notre meilleure carte pour gagner.
« La glace permanente qui a disparu, c’est loin dans notre esprit parce qu’on ne la voit pas tous les jours. L’impact de ce phénomène est pourtant immense », analyse Andrey Dépault, directrice de Réalité climatique Canada, l’organisme d’Al Gore (ancien vice-président des États-Unis) au pays.
L’experte qui participait au colloque international sur le développement durable de Baie-Saint-Paul affirme que « les changements climatiques sont responsables de la hausse et de la fréquence des précipitions, mais qu’il n’a pas été prouvé scientifiquement la responsabilité d’événements » comme le verglas qui a frappé le centre du Québec en 1998. Les océans ont été grandement affectés par les changements climatiques. « On ne connait pas encore l’impact sur leurs écosystèmes », ajoute-t-elle. Au Québec, les transports causent le plus de torts. « Le transport en commun est une option. Il ne faut pas acheter les autobus ou demander aux gens s’ils vont l’utiliser. Il faut faire les deux en même temps », préconise Audrey Dépault, sans vouloir dicter une marche à suivre aux villes.
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(Photo:LOUIS LALIBERTÉ)
Elle prône aussi l’électrification des transports. « Ça ne réglera pas tout ». Un peu de découragement apparait dans son visage lorsqu’il est question des populaires VUS. « Il y a peu de raisons qui justifient l’achat d’un VUS au Québec. On n’en a pas besoin pour simplement aller dans un centre-ville », croit Audrey Dépault, qui précise que « tout est une question de contexte ».
Le coût de l’énergie renouvelable a diminué. « Dans certains cas c’est moins cher que l’énergie fossile. Le choix est vite fait » , signale la conférencière. « Il faut souligner les succès. Le colloque ne changera pas les choses. C’est le suivi qui sera fait qui est important ».
La spécialiste estime que des évènements comme le colloque de Baie-Saint-Paul « démontrent que la population et les communautés passent de la parole aux actes. Les discours ont changé. On ne voit plus des purs et durs. Il y a encore des frictions entre verts et industriels, mais il y a eu une évolution. Des compagnies pétrolières parlent désormais d’environnement. C’est important de présenter l’aspect positif des choses. Il s’en fait plus sur le terrain », dit-elle aussi.
Audrey Dépault espère que les participants au colloque qui ont assisté à sa présentation retiennent « qu’on ne part pas de zéro. Il faut être conscient que nous avons créé le problème. Des solutions sont en place et nous devons bâtir à partir de ces dernières. Nous avons érigé une maison et il ne faut pas laisser la pluie s’y introduire. Sinon, il faudra recommencer », image-t-elle en guise de conclusion.
Réalité climatique Canada compte 800 conférenciers au pays qui participent à des événements comme celui organisé par la Ville de Baie-Saint-Paul. Ils ont tous été formés par Al Gore.
 

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