Service incendie de Baie-Saint-Paul: Je me souviens

Par Gilles Fiset 3:30 PM - 30 juin 2017
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L’ancien chef du service incendie de Baie-Saint-Paul, Gilles Garant, l’actuel chef, Alain Gravel.

Le jeudi 22 juin, plus d’une trentaine d’anciens pompiers de la ville de Baie-Saint-Paul ont répondu à l’appel une dernière fois et sont venus à la caserne pour partager leurs expériences avec les pompiers actuels. Une façon de perpétuer la mémoire du service incendie à travers ceux qui y ont travaillé.
« On a réussi à retracer 36 anciens pompiers et 33 ont pu avoir la chance de venir », précise Alain Gravel, le chef du service incendie de Baie-Saint-Paul. C’est ce dernier qui a eu l’idée d’un tel événement. « Mon but en faisait ce genre de soirée, c’est de perpétuer la mémoire du service incendie. Je voulais que mes jeunes pompiers entendent les histoires des plus anciens. C’était important aussi pour moi de donner une certaine reconnaissance aux anciens pompiers pour les années qu’ils ont données au service incendie », explique le chef Gravel. À cet effet, des attestations reconnaissant les années passées au sein du service incendie de Baie-Saint-Paul ont été remises à chacun des vétérans présents.
Le chef Gravel était particulièrement satisfait de l’événement organisé sous la direction de son adjoint Jean-François Dubé. « C’est une réussite. Beaucoup d’anciens du service ne s’étaient pas revus depuis des années et ils ont pu se raconter leurs histoires de feu pendant la soirée », dit-il, en ajoutant que ce genre d’événement n’est pas une pratique courante. « On a réussi à faire quelque chose d’assez rare parce des retrouvailles avec des anciens pompiers, c’est quelque chose qui ne se fait pas beaucoup au Québec. Je n’ai pas vraiment vu beaucoup de services incendie honorer leurs anciens 20 et 25 ans après ».
Le temps change les choses…
Les anciens ont pu constater, dès leur arrivée en caserne, que la profession de pompier a subi de profonds changements. « L’équipement, ce n’est vraiment pas pareil, affirme Gilles Garand, l’ancien chef du service incendie de Baie-Saint-Paul qui a cumulé 38 ans de service. On n’avait tout simplement presque pas d’équipement. Il y avait un camion avec 18 tenues de pompiers dessus et c’étaient les premiers qui se présentaient qui pouvaient s’habiller », raconte-t-il.
Et même ceux qui réussissaient à arriver assez tôt n’étaient pas au bout de leurs peines. « Tu avais des bottes, mais parfois pas de la bonne pointure ou quelquefois, tu devais mettre deux gants de main gauche. Ça arrivait même que certains n’avaient pas de casque, relate l’ancien chef des pompiers. Aujourd’hui, il y a des tenues de protection et des masques pour respirer disponibles pour chaque personne. C’est bien mieux comme ça », ajoute M. Garand. ❡
Un autre aspect du travail de pompier a bien évolué avec les années : la formation. Les pompiers actuels doivent effectuer au moins 350 heures de formation et le double pour les officiers. De plus, les apprentissages des pompiers sont désormais continuellement remis à jour et évalués. « On doit tout le temps mettre ses connaissances à jour. À chaque pratique, on vérifie les qualifications de tout le monde. On est évalué en continu. Ce n’était pas comme ça avant », explique le lieutenant Mario Bouchard, qui cumule plus de 33 ans de service.
… mais pas les hommes
Selon l’actuel et l’ancien chefs du service incendie de Baie-Saint-Paul, une chose qui n’a pas changé, malgré les années, c’est le sens du devoir. « Dès que l’alarme sonne, tout le monde veut venir au feu, tout le monde veut aider », rapporte Alain Gravel. « Tu as un souper de famille, ça sonne, tu es parti et ça, c’est le métier, hier comme aujourd’hui », renchérit Gilles Garand.

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