Quand Charlevoix séduit les immigrants

Par Myriam Boulianne 12:15 PM - 1 août 2018
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Susana Ochoa Vega

À l’heure où l’immigration est fréquemment dans l’actualité, trois «néo-Charlevoisiens » racontent leur amour pour la région, mais également leur processus d’adaptation et les difficultés qu’ils ont rencontrées. Bien qu’ils viennent de différents pays, Susana Ochoa Vega (Mexique), Zakaria Drame (Côte d’Ivoire) et Cyril Mineault (France) ont tous un point en commun : ils ont adopté Charlevoix comme terre d’accueil.
« Le plus difficile, c’est de repartir à zéro », admet d’emblée Susana. Étant mariée à un Québécois, c’est par amour qu’elle s’est installée au Québec. Elle et sa famille se sont d’abord installées aux Escoumins pendant six ans, période durant laquelle elle a appris le français. Ils ont ensuite déménagé à La Malbaie afin qu’elle poursuive des études en sommellerie à l’Académie hôtelière de Charlevoix. Cela fait maintenant 12 ans qu’elle réside au Québec.
Depuis qu’il est tout petit que Zakaria rêve de vivre au Canada. Arrivé à 23 ans, il a effectué des études en service de la restauration à La Malbaie. En ce moment, il termine des études en pâtisserie à Québec et compte revenir travailler dans Charlevoix au mois de novembre. « C’est une région magnifique où je me sens chez moi. Tout le monde me connaît à La Malbaie. Ils veillent sur moi, à ma sécurité, à ma santé. Il n’y a pas mieux ailleurs », dit-il.
Cyril est au Canada depuis à peine deux ans et demi et le voilà déjà gérant du bar à l’Auberge de jeunesse de La Malbaie. Initialement, il a travaillé un an et demi au Manoir Richelieu. « Plus jeune, j’étais déjà venu au Canada et ça m’avait vraiment plu. En plus, au Québec il y a le côté francophone donc c’est plus facile pour les Français », dit-il.
S’habituer aux rudes hivers québécois n’a pas été une tâche facile. Même si habiter sur la Côte-Nord lui a permis de s’acclimater au froid, Susana admet qu’elle trouve ça encore difficile aujourd’hui : « Au début, je portais deux paires de pantalons l’hiver. Avec le temps j’ai appris comment m’habiller durant cette saison. »
Bien qu’une période d’adaptation fût requise afin de comprendre les us et coutumes des Québécois, tous admettent que leur intégration a été facile grâce à l’accueil chaleureux des gens. Cyril admet que vivre dans une petite ville lui a facilité les rencontres. D’ailleurs, aucun d’eux ne troquerait la région pour les grands centres. « Les paysages sont tellement beaux. Tous les matins, ce n’est jamais la même vue qu’on a du fleuve », dit Cyril. Susana considère Charlevoix comme une « grande famille ». « Tu peux dormir la fenêtre ouverte, laisser la porte débarrée. Il y a une sorte de solidarité », renchérit-elle. Les nouveaux arrivants ont dû s’habituer au jargon québécois. Aujourd’hui, Susana a bien intégré les expressions typiques dans son vocabulaire, telles qu’« asteure » et « frette ».
Lorsqu’il aura sa résidence permanente, Cyril souhaiterait découvrir l’Ouest canadien, tandis que Susana et Zakaria se voient vivre dans Charlevoix toutes leurs vies. Ce dernier affirme se sentir chez lui à La Malbaie, même qu’il se décrit comme « ambassadeur » de la ville : « Je conseille aux immigrants de venir vivre dans Charlevoix, c’est comme si je représentais la ville ». Zakaria croit que pour s’intégrer, le premier pas doit venir de soi. « Il faut être une personne fiable et sérieuse, qui aime le monde et qui veut s’adapter à la culture », termine-t-il.

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