Présentation de Mes nuits feront écho de Sophie Goyette: Chaudes étaient les nuits

Par Emelie Bernier 1:42 PM - 10 Décembre 2017
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Une image tirée du tournage de Mes nuits feront écho.

Sophie Goyette est inspirée par la nuit. Mes nuits feront écho, son premier long métrage de fiction, gravite entre le coucher et le lever du soleil, entre le Mexique, la Chine et l’Espagne, entre les regrets et la rédemption. Il est présenté le 13 décembre par Les Filmanthropes, en présence de la réalisatrice qui bouclera un presque tour du monde à Baie-Saint-Paul.
Lorsqu’elle cherche un mot pour qualifier son film, Sophie Goyette penche pour « intangible ». « C’est un film où on suit trois personnages tour à tour: une jeune fille, Éliane, un homme dans la mi-quarantaine, Romes, et son père, Pablo, qui a la fin quatre-vingtaine. Ils vont traverser trois pays, parler quatre langues. Les trois ont des choses à régler dans leur vie et vont se rencontrer. Ils doivent apprendre comment s’ouvrir à eux-mêmes et les uns aux autres. C’est un film de voyage, d’amour, d’art, de regrets, avec beaucoup de thèmes qui le traversent », résume la créatrice. L’âge des personnages a permis, selon elle, d’élargir le champ des thèmes explorés. « On ne voit pas la vie de la même façon à tel ou tel âge », avance-t-elle.
En cette période où de nouveaux rois tentent de diviser pour mieux régner, Sophie Goyette a pris le parti d’explorer la connexion entre les êtres. «Le sentiment qui m’habitait, c’est qu’on est tous plus liés qu’on le pense. En ces temps un peu houleux, avec des murs qui se construisent, je voulais faire un film sur ce sentiment de connexion. Les trois personnages sont de générations et de cultures différentes, mais ils sont bloqués dans leur vie personnellement, sur le plan amoureux familial ou professionnel. Quand j’écrivais le film, je souhaitais dire au spectateur qui le verrait et se sentait bloqué lui aussi que ça allait se résoudre en s’ouvrant à soi-même et aux autres. »
Sophie Goyette confie avoir tout donné pour ce tournage qui s’est bouclé en 17 jours, un incroyable sprint si on considère que celui-ci s’est déroulé sur trois continents, avec une équipe minuscule à laquelle se greffait, ici et là des artisans et techniciens locaux.
« Un film en 17 jours, je ne le recommande pas, mais je me suis bien préparée. J’ai été en repérage 1 an. Je voulais faire un cinéma différent, qui fait rêver. En Chine, je me suis demandé : qu’est-ce qui va marquer le public? J’ai par exemple, une séquence tournée dans un tunnel illuminé. Ce sont des images nouvelles que les gens n’auront pas vues, mais aussi un sentiment très proche d’eux que j’essayais de créer. C’est un film à hauteur d’hommes », avance la cinéaste. Le parcours exceptionnel du film dans les festivals et concours aux quatre coins du monde lui donne raison.
« On est rendu à plus de 20 festivals internationaux juste cette année. À Rotterdam, on a gagné un Grand Prix, un prix jamais gagné par un long métrage canadien en 46 ans. On a eu une mention du jury en France. J’arrive d’Inde, où c’était le seul long métrage canadien en compétition. Je suis très fière! » , lance-t-elle.
Baie-Saint-Paul marque la fin de sa « tournée festivalière ». «Tout ça finit à Baie-Saint-Paul et je vais y être. Quand les gens me donnent une heure et demie de leur vie pour voir le film, c’est précieux.
Je me rends compte que le film peut avoir une charge émotive et après, il peut y avoir des questions du public auquel le film ne peut pas répondre. Je peux répondre pour le film, en guidant, en étant là, en racontant ce qu’a été l’expérience, des anecdotes de tournage », heureuse d’avoir trouvé chez Les Filmanthropes une porte d’accès pour Charlevoix. « Je trouve que les cinéclubs sont très importants, parce qu’ils amènent un cinéma différent en région. Et ici, vous êtes dans le grandiose de la nature et j’ai mis ça dans le film. On part sur l’eau, en mer, il y ce sentiment d’immensité de la nature qui me touche et je pense que ça peut résonner chez vous », conclut-elle, espérant que les Charlevoisiens répondront à l’invitation du 13 décembre à 19 h 30 à la petite chapelle de Maison Mère à Baie-Saint-Paul.

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