Premier projet Génération Charlevoix au Musée de Charlevoix: d’hier et d’aujourd’hui

Par Emelie Bernier 1:30 PM - 9 Décembre 2016
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Réunissez des jeunes et des moins jeunes. Donnez-leur des ensembles de typographie, du papier St-Gilles. Demandez à quelques guides chevronnés et passionnés de les accompagner. Vous obtiendrez de magnifiques livres d’art et d’autres résultats, moins tangibles ceux-là, mais tout aussi beaux, et le premier projet Génération Charlevoix.
« Il y a plusieurs années, on a reçu en don de la Commission scolaire un grand ensemble de typographie, utilisé durant plusieurs années par l’enseignant Jean-Yves Belley. On se demandait quo faire avec ça et depuis longtemps, on voulait aussi faire un projet intergénérationnel. De là est venue l’idée de créer un livre d’art, le premier projet de Génération Charlevoix », résume Annie Breton, directrice du Musée.
Les jeunes ont été recrutés via le Groupe Action Jeunesse. Les moins jeunes, interpelés un à un dans l’entourage du Musée.
« Le principe de Génération Charlevoix est de mettre ensemble des gens de différentes générations autour d’un thème patrimonial », explique Annie Breton, particulièrement fière d’avoir réussi à mobiliser les jeunes et les aînés durant 3 ateliers de 3 heures.
Ils ont d’abord fait la rédaction de texte avec Isabelle Anne Messier de la SOLIC et le dessin des illustrations avec Jacques Hudon. Ils ont aussi tâté de la fabrication du papier avec Claude Letarte, imprimé les estampes dessinées et fait l’impression de textes avec des caractères typographiques sous l’égide de Fernand Lebeau et Jean-Yves Belley. Pour compléter le tout, ils ont été invités à relier les livres sous la supervision de Jacques Hudon.
«Notre objectif était de déjouer les préjugés en faisant collaborer des gens de plusieurs générations et en les invitant à expérimenter des objets patrimoniaux. Je suis contente, car jeunes et aînés étaient motivés, malgré le fait que les jeunes sont dans une génération où tout va très vite. Aînés comme jeunes partaient tous en zéro, personne n’avait de connaissance sur la typographie et ils ont appris ensemble, ce qui était vraiment intéressant », explique Mme Breton. « Ce sont des gens qui n’avaient jamais expérimenté ces techniques, et j’étais un peu inquiet, mais tout le monde a embarqué. C’était beaucoup d’essais et erreurs. Pour les jeunes, ce sont des choses du Moyen-Âge et ça date en fait de cette époque là, mais ils ont embarqué dans le jeu», croit Jacques Hudon, qui a participé à la plupart des étapes.
La jeune Laila Bouchard, 15 ans de La Malbaie, a apprécié l’expérience. « J’ai trouvé que c’était une bonne idée, ça m’a accrochée. J’ai fait les estampes, l’impression, c’était vraiment agréable et je ne connaissais pas ça. C’est fou de voir à quel point ça a changé et de voir de tout ce qu’on peut faire », commente celle qui se dit très fière du résultat et compte garder précieusement son exemplaire du livre.
Jean-Yves Belley a replongé dans ses souvenirs pour collaborer à ce projet. Alors qu’il travaillait à l’École Félix Antoine Savard, il avait intégré la typographie dans ses cours et faisait faire des journaux, de A à Z, à ses élèves. « Nous faisions 2 à 3 éditions par an, des journaux faits entièrement avec les imprimeries Freinet. On écrivait, on imprimait. Quand ils m’ont demandé de replonger là dedans, avec M. Lebeau qui était ma personne ressource en imprimerie à cette époque là, je n’ai pas hésité. On a eu beaucoup de plaisir, j’étais fou comme un foin!», explique-t-il.
Le dévoilement du projet a été l’occasion, pour les participants, de mettre la main sur l’objet de leur labeur.
L’entente de développement culturel a contribué au projet pour 2600$. Il n’est pas possible de se procurer le livre qui a été produit en quantité très limitée, mais il peut être vu au Musée de Charlevoix.
A)
B)Les livres d’Art.

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