La population de Charlevoix en déclin

Par Jean-Sébastien Tremblay 6:53 PM - 29 mars 2018
Temps de lecture :

Par Paul O’Neil
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiait récemment son Coup d’œil sur les régions et les MRC, un profil statistique par région et MRC. Les tendances observées dans les dernières années se confirment : les citoyens quittent Charlevoix, et ceux qui restent sont vieillissants.
On y apprend notamment que les MRC de Charlevoix et de Charlevoix Est ont toutes les deux un bilan migratoire négatif, très léger dans le cas de Charlevoix, avec une perte de 4 habitants, soit une baisse de 0,8 % de la population et un peu plus important dans Charlevoix Est, avec une perte de 131 habitants, une baisse de 6,2 %. On apprend également que la tendance au vieillissement de la population se maintient ; dans Charlevoix Est, les 65 ans et plus représentent 26,3 % de la population alors que dans l’Ouest, c’est 28,2 %, comparativement à 20,5 % pour l’ensemble de la région de la Capitale nationale.
Le portrait économique d’ensemble est un peu moins reluisant dans l’Est où le revenu disponible par habitant se situe à 24 930 $ et le taux de faible revenu est de 4,7 %, alors que dans l’Ouest on parle de 26 548 $ et d’un taux de faible revenu des familles de 2,9 %. Donnée étonnante de ce tableau, dans toute la grande région de Québec, c’est à l’Île-d‘Orléans qu’on retrouve le taux de faible revenu des familles le plus élevé, à 20,5 %. Autre donnée préoccupante pour la région ; la proportion des jeunes de 0 à 24 ans qui, dans l’ensemble de Charlevoix, n’est plus que de 20,8 %, alors que dans la grande région de la Capitale nationale, on enregistre une proportion de tout près de 25 %.
Globalement, on remarque que, dans les régions, les effectifs de jeunes tendent à se réduire à mesure que ceux-ci avancent en âge. Si ces régions enregistrent des départs parmi les plus importants, elles se distinguent aussi par leur faible capacité à attirer des jeunes des autres régions pour compenser les sorties. Les pertes se creusent rapidement lorsque les jeunes sont au début de la vingtaine, mais ralentissent par la suite.
Il convient toutefois de tempérer ces données en ajoutant que, selon un rapport de l’Institut de la statistique du Québec intitulé La population des municipalités du Québec au 1er juillet 2017, les jeunes ayant amorcé leur vie adulte dans les années 2000 sont moins portés à quitter leur région administrative d’origine que ceux ayant franchi cette étape dans les années 1990. De plus, ceux qui quittent leur région sont un peu plus enclins à y retourner après avoir vécu ailleurs au Québec. Ces tendances s’observent dans la plupart des régions, mais sont souvent plus marquées dans les régions plus éloignées des grands centres.

Partager cet article