Une pétition pour de meilleurs services Internet

Par Jean-Sébastien Tremblay 11:44 AM - 2 avril 2018
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Face au service Internet déficient avec lequel ils doivent composer, trois jeunes hommes de Sagard, secteur lac Deschenes, se mobilisent afin de changer les choses. Ils viennent de lancer une pétition afin de faire bouger le géant des télécommunications Bell Canada. Ils souhaitent qu’il installe la fibre optique dans leur village. Pour eux, il n’agit pas seulement d’une simple question de mégabits, mais bien de bâtir leur vie à l’endroit de leur rêve.
Michaël Tremblay, Jayson Tremblay et Enric Lavoie sont dans la jeune vingtaine. Comme tout jeune adulte de leur âge, une connexion Internet abordable est nécessaire à leur vie de tous les jours. Passionnés de jeux vidéo, mais aussi de médias sociaux et de streaming, ils passent de nombreuses heures devant leur écran. Ils résident tous les trois à Sagard, secteur lac Deschesne. Ils chérissent leur coin du monde et souhaitent y passer leur vie. Néanmoins, l’absence de connexion Internet de qualité pourrait bien les forcer à s’exiler, comme beaucoup d’autres Charlevoisiens.
« Présentement, nous n’avons pas la fibre optique. Nous avons Internet par satellite », explique Michaël. Leur service n’est pas fourni par un grand câblodistributeur national tel que Bell Canada ou Vidéotron, mais bien par une compagnie marginale peu connue du grand public. Par contre, c’est la seule qui dessert le secteur, selon les trois jeunes. « Nous n’avons pas Internet illimité. La vitesse de téléchargement est faible. Or, cela coûte environ 250 $ par mois pour le service», déclare Enric. Jusqu’à présent, le coût est assumé par ses parents chez lesquels il demeure. Néanmoins, cette somme est clairement une charge importante pour toutes les familles qui habitent le village. En plus des frais exorbitants, le service est de piètre qualité. « Lorsqu’à l’heure du souper les gens rentrent chez eux et vont sur le web, la connexion ralentie beaucoup », cite-t-il en exemple. Dans ce contexte, il est impossible pour ces jeunes de démarrer une entreprise ayant un volet en ligne. « Si les choses ne changent pas, nous devrons déménager vers un plus grand centre », confient à l’unisson les trois hommes.
Michaël, Jayson et Enric ont fait de nombreuses demandes à Bell Canada. En effet, ils croient que le prolongement du réseau jusqu’au lac Deschesne, qu’ils évaluent à environ 10 kilomètres, peut être rentable à long terme pour l’entreprise. Néanmoins, celle-ci ne leur a fourni aucune information. Comme ultime solution, ceux-ci ont décidé de se mobiliser pour inciter le géant de télécommunications à agir dans ce dossier. «Nous avons lancé une pétition. Déjà, nous avons recueilli 150 signatures dans le secteur. Nous rencontrerons sous peu le préfet Sylvain Tremblay et la députée Caroline Simard afin de faire bouger les choses», avancent-ils. On peut également visiter la page Facebook de Jayson Tremblay.
Sylvain Tremblay, préfet de la MRC de Charlevoix-Est, a récemment été informé de la pétition lancée par les trois jeunes hommes de Sagard. Il salue la démarche et l’encourage. Néanmoins, il est réaliste quant à ses chances de succès. « Nous sommes des petits marchés. Nous n’avons aucune écoute des grandes entreprises », déclare-t-il. Néanmoins, il a l’intention d’étudier un modèle alternatif. « Nous devons travailler sur un projet de coopérative afin de rendre accessible à tous Internet par fibre optique à un prix juste », soutient-il. D’ailleurs, il visitera cette semaine une organisation qui accomplit cette mission dans la région de Bécancour. Il espère obtenir l’appui de Michaël, Jayson et Enric dans ce projet.
La réponse de Bell Canada à une demande d’entrevue de la part du Charlevoisien à ce sujet semble bien donner raison au préfet Sylvain Tremblay. « Nous n’avons pas d’annonce à faire à l’heure actuelle à propos de l’expansion de notre réseau de fibre optique dans la région de Sagard », répond de manière succincte Marie-Ève Francoeur, gestionnaire principale, relations avec les médias de Bell Canada. Du même souffle, elle choisit de ne pas élaborer sur les motivations de l’entreprise et sur les perspectives d’avenir, suggérant aux consommateurs de consulter leur page web afin de consulter leur service.

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