Martine Ouellet à Baie-Saint-Paul avant la tombée de rideau

Par Jean-Sébastien Tremblay 4:09 PM - 6 juin 2018
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Le dernier acte de la saga qui a déchiré le Bloc québécois au cours des derniers mois s’est joué à Baie-Saint-Paul samedi dernier. Invitée à s’adresser aux membres dans le cadre de l’assemblée générale de l’association bloquiste de la circonscription, Martine Ouellet, maintenant ex-chef, a invité les souverainistes à s’unir afin de faire la promotion de la souveraineté.
« La peur, c’est la pire chose, car elle nous empêche d’avancer », déclare Martine Ouellet, dans un discours enflammé. Pour celle-ci, l’indépendance du Québec permettrait de régler de nombreuses problématiques vécues localement, telles que le trou noir de l’assurance-emploi. Malgré les circonstances, elle est demeurée joviale et souriante tout au long de son allocution qui a duré environ 45 minutes.
Afin d’expliquer son désir de demeurer chef malgré les nombreux appels à sa démission, l’élue invoque son sens de la justice. « [Les sept députés démissionnaires] ont bafoué la démocratie interne. Certains s’activaient déjà en coulisse pour obtenir ma démission 72 heures après que j’ai été nommée! Ils ont utilisé des moyens d’intimidation et passé outre la décision des membres. Je ne vais pas laisser des moyens «tout croches» gagner », explique-t-elle.
Par le fait même, elle a sommé les bloquistes d’arrêter les guerres internes, car elles nuisent au parti, beaucoup plus même que les adversaires politiques.
Elle a dénoncé sans détour la position des sept députés démissionnaires, qui souhaitent que le Bloc québécois priorise la défense des intérêts du Québec, plutôt que la promotion de la souveraineté. « Lorsqu’une entreprise a un produit à vendre, elle en parle le plus possible. C’est la même chose avec la souveraineté. C’est absurde et aberrant de penser [qu’elle] va se faire si nous n’en parlons pas ! », souligne-t-elle. Cette attitude traduit un manque de confiance selon elle, attitude qui n’est pas favorable à l’obtention de votes.
Pour cette dernière, la stratégie des démissionnaires explique la défaite électorale de 2011. Elle avance que l’ensemble des partis peut prétendre vouloir défendre les intérêts du Québec. Dans ce contexte, les électeurs pourraient être tentés de voter pour un parti fédéraliste, qui risque d’être au pouvoir, plutôt que pour le Bloc.
Elle a exhorté la vingtaine de membres présents à passer à l’action. « L’indépendance, elle ne se fera pas tout seule. Il faut arrêter d’attendre après des facteurs intérieurs », énonce-t-elle. Du même souffle, la politicienne admet qu’elle ne se fera pas dans le consensus et qu’il y aura de l’adversité.
Marilène Gill, députée bloquiste de Manicouagan et marraine de la région de Charlevoix, était aussi présente à l’activité partisane. Celle-ci insiste sur les grands efforts déployés par l’association bloquiste du comté dans la dernière année afin de se rebâtir. Elle affirme que le parti est le meilleur pour défendre les intérêts des chômeurs dans la région, contrairement au Parti conservateur. Elle indique aussi qu’elle est disponible pour les Charlevoisiens et Charlevoisiennes.
Martine Ouellet perd et démissionne
Moins de 24 heures après son passage dans Charlevoix, les membres du Bloc québécois ont scellé l’avenir de Martine Ouellet en politique fédérale. En effet, 68% d’entre eux refusaient de lui accorder leur confiance. Lundi, la chef démissionnait de son poste, tout en revenant sur la nécessité pour le parti de faire la promotion de l’indépendance tout en blâmant Mario Beaulieu, président bloquiste, pour l’avoir abandonnée.

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