Un mannequin intelligent comme outil pédagogique

Les étudiants et étudiantes en soins infirmiers du Centre d’études collégiales en Charlevoix (CECC) accueillent un nouveau personnage dans leurs locaux, prénommé Apollo. Il s’agit d’un mannequin intelligent, qui a pour but de reproduire certaines situations auxquelles ils seront confrontés. Déjà, les résultats se font sentir chez les futurs professionnels de la santé.
Dévoilé aux médias le 7 février dernier, le mannequin, un simulateur de patient humain, revêt plusieurs aspects réalistes. En effet, il cligne des yeux, parle, respire et a un pouls. Il est aussi doté de capteurs électroniques qui lui permettent de réagir aux consignes de la technicienne du laboratoire ainsi qu’aux interventions des étudiants. « Nos avons élaboré différents scénarios à partir de réelles situations vécues dans les hôpitaux », soutient Johanne Labbé, enseignante au département de soins infirmiers et coordonnatrice du projet. Ainsi, tout dépendant des actions posées, il est possible qu’Apollo survive ou décède, et ce, sans aucune conséquence réelle. La présence de ce genre d’outil est si nécessaire que, avant de faire l’acquisition du mannequin intelligent, les enseignants avaient eux-mêmes bricolé un patient inanimé avec les moyens à leur disposition.
L’approche pédagogique induite par le mannequin interactif est collaborative. « Deux étudiants doivent traiter un cas comme s’ils étaient à l’hôpital. Pendant ce temps, les autres observent l’intervention sur écran géant et apprennent de leurs bons coups ou de leurs erreurs », décrit-elle. D’ailleurs, ce nouvel outil permet d’approfondir la formation théorique. « Il est possible de recréer des situations qui ne se passent que très rarement dans un stage. Ainsi, lorsque l’étudiant y sera confronté dans la vraie vie, il sera comment réagir, même s’il s’agit d’une première fois », décrit l’enseignante. Au total, 11 scénarios sont proposés, et durent entre 10 et 12 minutes.
L’acquisition d’Apollo a coûté
90 000 $, le tout, financé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Le projet a été lancé il y a trois ans au moment de la réfection des locaux du CECC. « Nous sommes parmi les premiers cégeps à accueillir un mannequin intelligent », déclare l’enseignante. Dans le futur, ce genre de technologies sera de plus en plus présent dans le monde collégial.
Quant à eux, les étudiants voient d’un bon œil l’arrivée de leur nouveau cobaye électronique. « Au départ, nous n’étions pas à l’aise. Maintenant, nous savons comment réagir dans de nombreuses situations », énonce une future infirmière. Celles qui ont déjà fait un stage témoignent du réalisme de la simulation. « Quand ça dégénère, c’est comme dans la vraie vie », souligne l’une d’entre elles. Ultimement, tous les jeunes adultes rencontrés apprécient le travail d’équipe lors des scénarios et considèrent l’expérience très constructive.
Le CECC est présentement en période d’inscription dans les différents programmes d’études offerts soit : Sciences de la nature, Sciences humaines, Gestion de commerces, Techniques d’éducation spécialisée, Soins infirmiers et Tremplin DEC. Les demandes doivent être acheminées au www.SRASL.qc.ca avant le 1er mars.