Louis Tremblay, 50 ans de carrière

Par Gilles Fiset 4:17 PM - 14 septembre 2018
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Louis Tremblay à côté de son chevalet lors de son passage à la galerie Iris.

Au fil des années, René Lévesque, Jean Lapointe ou encore René Richard ont apprécié le talent de cet artiste de Baie-Saint-Paul.
Né à Baie-Saint-Paul en 1949, Louis Tremblay s’imposera comme peintre figuratif des paysages québécois, surtout ceux de la Gaspésie, Kamouraska et, bien entendu, de Charlevoix.
Des débuts fulgurants
Bien que la plupart des artistes-peintres de carrière ont dû passer à travers de nombreuses années de vaches maigres avant de pouvoir vivre de leur art, Louis Tremblay avoue avec humilité qu’il n’a pas vraiment connu cette période. « J’ai été chanceux. Je suis arrivé dans les années 1970, durant les belles années de l’art. Tout le monde achetait, c’était l’abondance », se souvient-il.
Bien qu’il avait déjà exposé auparavant, notamment au sous-sol du Théâtre Clarence en 1967, c’est après avoir remporté le Grand Prix du Symposium de Baie-Saint-Paul en 1969, dont le prix était un voyage d’études en France de six semaines, que sa carrière a vraiment débuté, selon ce qu’a raconté l’artiste.
Déjà à ses débuts, plusieurs futures célébrités lui achètent des tableaux. « Je me souviens que durant une des mes premières expositions en 1973, mes deux premiers acheteurs avaient été était René Lévesque et sa femme Corinne », confie-t-il lors de son passage à la galerie Iris pour souligner ses 50 ans de carrière.
C’est le célèbre René Richard, un ami de son père, qui lui avait conseillé de persévérer dans le domaine de la peinture après avoir vu ses œuvres. « C’était lui mon mentor. Un jour il m’a donné un conseil qui m’a beaucoup aidé. C’était de toujours faire sa peinture sans s’occuper des autres. C’est ce que j’ai fait. Même si l’art contemporain était populaire, moi, j’ai fait mon art, plus figuratif, et j’en ai bien vécu. Je lui suis encore reconnaissant aujourd’hui pour ce conseil », confie M. Tremblay.
René Richard n’était pas le seul artiste qui avait pressenti l’engouement que créerait le talent de Louis Tremblay. « Pendant que j’exposais à la galerie sous le théâtre Clarence, Jean Lapointe et Jérôme Lemay jouaient sur les planches en haut. Jean est descendu et après avoir vu mes tableaux il m’a dit d’attacher ma tuque parce que quand ça allait partir, ça allait partir raide. Et il a eu raison », se remémore Louis Tremblay.
La Norditude, une fierté
C’est au hasard d’une rencontre qu’est né le fameux groupe des six peintres de La Norditude. « Un bon jour, dans les années 1990, je suis à Québec dans un souper et je rencontre Alain Hébert, le directeur du parc des Grands Jardins et des Eaux mortes de la rivière Malbaie, aujourd’hui les Hautes-Gorges. On est devenus des amis et il m’a demandé si je pouvais faire quelque chose en tant que peintre pour le parc. J’ai tout de suite dit oui, mais je voulais que l’on soit une équipe. Alain connaissait déjà Jacques Hébert et Saint-Gilles et moi j’avais de bons contacts avec Bruno Côté, Tex Lecors et Marcel Fecteau. Ils ont tous dit oui et le groupe des six peintres de La Norditude est né », raconte Louis Tremblay avec de la nostalgie dans la voix.
Suite à cela, en 1997, la Fondation La Norditude est créée. Elle permettra de financer des projets de recherche scientifique concernant la protection et la sauvegarde de la nature au Québec, grâce à la vente de tableaux et de produits dérivés de ses six peintres paysagistes. « Je suis très fier de ce que l’on a fait, selon nos modestes moyens. Ça serre à ça aussi des artistes », exprime M. Tremblay.
On retrouve aujourd’hui les œuvres de Louis Tremblay dans plusieurs collections publiques et privées, dont celles de Power Corporation, Alcan, Inter Gaz de Toronto et du consulat de France à Québec.
 

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