L’île safran

Par Lisianne Tremblay 8:00 AM - 2 juillet 2017
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La fleur du safran, cette épice méditerranéenne très dispendieuse, pousse à l’Isle-aux-Coudres. Marie-Josée Ladouceur et sa famille ont commencé à planter des bulbes en 2014. Ils souhaitent les transformer en différents produits, dont du sirop de safran et de caramel, et même en faire des produits d’artisanat.
Marie-Josée Ladouceur a choisi de s’éloigner de la ville pour tenter l’expérience de la culture du safran. « On est arrivé en 2014 à l’Isle-aux-Coudres; ça faisait plusieurs années qu’on voulait venir à l’Isle et tout s’est placé pour nous, a-t-elle raconté. On habitait à Saint-Jérôme et on voulait élever nos trois enfants dans une place plus tranquille ».
La famille Ladouceur a regardé un reportage à La semaine verte sur le safran. Ce fut l’élément déclencheur dont elle avait besoin pour se lancer. « On est tombé en amour avec cette fleur. On a fait une première expérience en plantant des bulbes derrière notre maison à St-Bernard… La terre n’était pas bonne alors on a acheté une terre à La Baleine et on a planté 10 000 bulbes en 2015. Cette production a donné de meilleurs résultats. On a décuplé la production et cette année, on en replantera 20 000 supplémentaires. Les bulbes survivent d’années en d’années et se multiplient. »
Le safran : le terroir
Le but recherché par Marie-Josée Ladouceur, qui a œuvré dans les domaines de la restauration et de la décoration, est de se lancer dans la transformation du safran. « Je sais que les Vergers Pedneault font aussi pousser du safran. Pour me distinguer, je veux faire de la transformation, en mettre en boutique; c’est l’épice la plus chère du monde. J’aurai une production cet été. Caroline Desbiens, de l’Auberge du Capitaine, cuisinera de la paëlla à notre safran. J’aimerais faire du sirop de safran et de caramel pour me faire connaître. La production de cette année ne comble pas la demande. On aimerait aussi fournir les tables et les hôtels. Aussi, je souhaite me servir des pétales de fleurs pour faire de l’artisanat. »
Le safran a un goût très particulier en plus d’être une nouvelle culture au Québec. « On a tous hâte de se regrouper pour sentir nos safrans, les comparer, a signalé Marie-Josée Ladouceur. Il est très goûteux! C’est floral, ça sent le miel et la mer, c’est un peu iodé. »
Une autre production de safran se fait sur l’Isle-aux-Coudres avec la Cidrerie et les Vergers Pedneault . Ils ont planté 3000 bulbes de safran sur leurs terres l’an passé. « Nous sommes rendus à l’étape des tests, a souligné le copropriétaire Éric Desgagnés. Notre but est d’agrémenter nos produits avec notre safran en 2018 et d’expliquer le processus de cette culture à nos clients. »

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