Les prix du Patrimoine: à la gloire des porteurs de mémoire

Par Emelie Bernier 10 avril 2009
Temps de lecture :

C’est jeudi soir dernier qu’avait lieu, au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, la troisième édition des Prix du Patrimoine, organisés de concert par les deux MRC du comté.

Le patriarche de la chanson traditionnelle, Alphonse Morneau, a reçu le prix « Porteur de mémoire », un honneur grandement mérité. « L’homme aux 400 chansons », à la mémoire encore vivre malgré son grand âge, s’est dit touché par ce geste qui se traduira par une exposition au Musée de Charlevoix et au Carrefour culturel Paul-Médéric. « Je suis surpris! Être exposé de son vivant, c’est rare », de dire, sourire en coin, le vieil homme, ‘maître à chanter’ d’artistes comme Michel Faubert et inspiration vivante pour de nombreux groupes traditionnels contemporains. La vitrine itinérante, qui se déplacera du musée au carrefour culturel, mettra en lumière le répertoire et l’histoire extraordinaire du chanteur, qui connaît par coeur des chansons écrites il y a aussi longtemps qu’au 13è siècle.

Dans la catégorie Interprétation et diffusion, La Corporation Images des Éboulements a été reconnue pour son travail colossal ayant mené à la réalisation du long métrage « On grandit aux Éboulements ». Mme Florentine Audet est venue cueillir le prix au nom des membres de la Corporation qui fêtera cette année ces 30 ans. «J’ai eu l’idée de ce film car je trouve important de donner la parole aux personnes âgées, afin que les jeunes puissent poser un regard neuf sur leur présent, tout en ne négligeant pas leurs origines! » La dame, ex-enseignante, dit avoir aussi mis sur pied ce projet pour pouvoir s’amuser avec les enfants du village. « Un grand merci aux parents, qui ont participé, et aux jeunes qui ont embarqué! C’est un beau clin d’oeil au passé que nous avons fait ensemble », a résumé Florentine Audet.

L’autre prix de cette catégorie a été alloué aux créateurs de la maquette de la Ferme Filbaie, des gens vivant avec une déficience intellectuelle fréquentant le centre de jour de Notre-Dame-des-Monts. « Nous sommes très fiers de ce que nous avons fait! Ça été beaucoup de travail », ont-ils confié, visiblement ravis par l’hommage couronnant plus de 10 000 heures de travail.

La catégorie Conservation a quant à elle salué le travail exceptionnel de deux femmes propriétaires qui ont ravivé l’éclat de leurs demeures ancestrales. Mme Diane Lemire, de Baie-Saint-Paul, a tenu à ce que sa demeure, de style néo-classique et bâtie en 1760, soit rénovée en accord avec le principe de conservation du patrimoine. Le montage des lucarnes de bardeau a même été réalisé à l’ancienne, sans aucun clou. « Je suis heureuse d’avoir pu contribuer à la pérennité de l’architecture patrimoniale », a souligné la propriétaire.

Une autre femme s’est vu remettre un prix dans cette catégorie, soit Mme Jocelyne Deschênes, de Pointe-au-Pic. La maison en question, une résidence du chemin du Golf, était sa propriété depuis de nombreuses années, mais des circonstances spéciales ont fait que durant de nombreuses décennies, aucun travaux n’ont pu être effectué sur la demeure. Les travaux n’en ont été que plus impressionnants. « Je tiens à souligner le travail de mon conjoint et de mon gendre, ils ont travaillé fort.»

Une mention spéciale a aussi été remise aux Petites Franciscaines de Marie, en regard de l’exceptionnelle initiative qui a mené à l’illumination des clochers de la Maison mère.

Les prix du Patrimoine ont lieu tous les 2 ans.

Partager cet article