L’aigle royal au service de la MRC

4 août 2009
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Un couple d’aigles royaux nichant dans le parc national des Hautes-Gorges-de-la Rivière-Malbaie pourrait servir des intérêts politiques, ceux de la MRC de Charlevoix-Est, qui s’oppose farouchement à un projet de parc éolien de la zec Lac-au-Sable à Clermont.

 «Nous savons qu’il existe un nid d’aigles royaux, avec des aiglons, dans le parc des Hautes-Gorges et la loi est claire sur ce point, il ne peut y avoir une éolienne à moins de 20 kilomètres  d’un nid de ce genre», faisait valoir le préfet de la MRC de Charlevoix-Est, Jean-Luc Simard.

La loi n’est toutefois pas aussi claire que le prétend le maire Simard.  «Pour tout nid de l’une de ces espèces localisé à 20 km ou moins d’un site d’implantation d’une éolienne, un suivi télémétrique devra être réalisé afin de délimiter le domaine vital des individus occupant le nid. S’il est démontré que le parc éolien projeté recouvre le domaine vital des individus, le MRNF pourra imposer des mesures d’harmonisation pouvant aller jusqu’à l’exclusion des éoliennes», peut-on lire dans le Protocole d’inventaires d’oiseaux de proie dans le cadre de projets d’implantation d’éoliennes au Québec.

 La directrice du parc, Claire Ducharme, confirme l’existence de l’oiseau de proie. «Ce n’est pas un secret, mais on ne les localise pas pour éviter de les déranger. Le couple est suivi depuis deux ans par les agents de la faune et par l’équipe de la Sépaq», dit-elle, soulignant qu’il avait construit son nid quelque part dans la vallée. Toujours selon elle, il s’agit là de l’un des 60 couples nicheurs connus au Québec.

 «Dans notre stratégie énergétique, l’aspect social est important et nous allons respecter la position citoyenne», a répondu le ministre Sam Hamad, avec qui on a discuté du projet.

Ce projet éolien, annoncé en mai 2008 à la suite des appels d’offres du gouvernement du Québec, n’a jamais reçu l’aval du milieu. «Nous faisons toujours valoir notre désapprobation auprès des promoteurs», ajoute le préfet Simard, se réjouissant de l’énoncé politique du ministre.

Saint-Laurent Énergies a obtenu ce contrat de 34 éoliennes et de 74 mégawatts, à ériger d’ici 2015. Des négociations avec la MRC ont actuellement lieu pour déplacer le projet vers les trois autres contrats obtenus par ce consortium.  Le gouvernement ne s’y opposerait pas.

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