La vie des autres

Par Emelie Bernier 6 juin 2009
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Comment est-ce de vivre sans voir? Sans marcher? Sans équilibre, sans motricité fine, sans dextérité? En se glissant le temps de quelques ateliers dans la peau de quelqu’un vivant avec une déficience physique et une problématique de mobilité réduite, 71 jeunes ont pu ébaucher une réponse à ces questions.

Dans le cadre de la semaine des personnes handicapées du Québec, l’Association des personnes handicapées de Charlevoix a rendu visite à des jeunes du centre éducatif Saint-Aubin. Des membres de l’association ont pris plaisir à discuter et à échanger avec les étudiants de secondaire 1 et 5 qui ont par le fait même pu voir le vrai visage de ces gens qu’ils côtoient sans les connaître.

« L’idée, c’est de faire prendre conscience aux jeunes des obstacles que les personnes vivant avec une déficience physique doivent surmonter tous les jours. Je pense, comme tous les intervenants qui sont ici, que ça aide à avoir moins de préjugés et à adopter des comportements plus solidaires, comme d’aider à ouvrir les portes », d’expliquer André-Marie Tremblay, professeur d’éducation physique.

Pour Robert Thivierge, président de l’Association des personnes handicapées de Charlevoix, cet échange « donne du pep! ». « Je pense que ça devrait se faire dans toutes les régions! Ici, ça fait trois ans qu’on l’expérimente et à chaque fois, les jeunes sont contents, nous remercient. Ils apprivoisent la différence », de dire M.Thivierge.

Joseph Lavoie, vice-président de l’association, a partagé son expérience avec les jeunes de secondaire 5. C’est plutôt rare qu’il raconte à autant de gens simultanément l’accident qui l’a rendu quadraplégique à 20 ans, mais ce jour-là, il a eu le goût de le faire. « J’ai dû apprendre à vivre avec ça, ça été tout un défi! J’étais sportif, j’étais jeune! J’en ai braillé des nuits », se remémore-t-il. Aujourd’hui, Joseph respire la joie de vivre et s’amuse beaucoup de voir les jeunes essayer de conduire le fauteuil roulant entre deux rangées de cônes. «Ça les aide à comprendre que la vie n’est pas toujours adaptée pour ceux qui se déplacent en fauteuil, résume-t-il. Les terre-pleins, les restaurants où tu peux entrer facilement, mais où il n’y a pas de salle de bain adaptée… La société n’est pas toujours très accueillante! ».

L’Association des personnes handicapées compte 240 membres et deux de ses mandats sont la sensibilisation et l’amélioration des conditions de vie des personnes vivant avec des déficiences physiques ou intellectuelles.

Pas facile de saisir une pièce de monnaie quand la main bouge, qu’on est en fauteuil roulant et qu’on est armé d’une pince!

 

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