Industrie touristique : La relève est peu nombreuse dans Charlevoix

Par Myriam Boulianne 9:31 AM - 7 juillet 2018
Temps de lecture :

La conseillère d’orientation de la Commission scolaire de Charlevoix, France Mailloux, admet que le recrutement a été difficile cette année dans les programmes en alimentation. On comptait seulement 4 élèves dans le Diplôme d’études professionnelles (DEP) en cuisine et 4 élèves dans l’Attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en pâtisserie. Quant aux cours de Service de la restauration et de Sommellerie, ils n’ont pas été dispensés, faute d’applications. « Il a même fallu engager des serveurs pour que les élèves en cuisine puissent pratiquer en salle à manger. La réalité c’est ça ! », affirme-t-elle.
Pour les intervenants de Carrefour Jeunesse-Emploi à La Malbaie, on remarque qu’il y a plus d’offres d’emploi que de demandes d’emploi. Élodie Bilodeau, conseillère d’orientation, constate que les offres d’emploi concernent beaucoup le domaine touristique tels que commis cuisine, préposée aux chambres ou préposée à l’accueil, mais qu’ils ne se comblent pas : « J’étais surprise au printemps de pas avoir plus de jeunes qui viennent pour rédiger leur C.V. ou qui sont à la recherche d’un emploi, ce qui me dit qu’ils ont déjà un emploi d’été ».
Quant à Patrick Reduron, chargé de projet en immigration, il admet que « l’été dernier, ç’a été très difficile pour les employeurs de combler les emplois disponibles. Cet été, ça risque d’être le même problème ». Il reconnaît que plusieurs personnes immigrantes se trouvent un emploi lié au tourisme dans la région. Ses clients proviennent principalement d’Europe francophone et d’ailleurs : « Dans les pays d’Europe et du Maghreb, il y a beaucoup de cuisiniers. Ce sont des compétences que l’on recherche, alors on tente de les faire venir ici. » Il ajoute que la région de Charlevoix est en concurrence avec les grandes villes pour certains emplois, notamment dans le domaine de la restauration. Toutefois, la ville de Québec ressent davantage la pénurie. Son taux de chômage est évalué à 4%, tandis que celui de Charlevoix oscille à 7%. « Ce qui va faire la différence entre vouloir venir travailler en ville ou en région, ce sera l’attrait pour la nature et le mode de vie moins effréné », termine-t-il.
Pour améliorer la rétention des jeunes dans la région dans le domaine de la restauration, un nouveau partenariat s’est d’ailleurs créé entre l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du
Québec (ITHQ) et le Cégep de Jonquière, où une partie des cours sera dispensé au Centre d’études collégiales en Charlevoix (CECC), dans le but d’offrir un diplôme conjoint : Gestion d’un établissement de restauration, lequel débutera dès l’automne 2019. « En raison de sa vocation touristique, Charlevoix est la région idéale pour offrir ce programme. Je suis très heureuse de ce partenariat qui saura répondre à une demande exprimée », a confié la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré Caroline Simard. Le directeur du CECC, Daniel Guay, a bien insisté sur le fait que la dernière session du programme se déroulera dans la région de Charlevoix. Selon lui, le format du programme est conçu afin que les jeunes reviennent travailler en région.
https://www.youtube.com/watch?v=hqb9ZM7hl2c

Partager cet article