Des impacts environnementaux importants

Par Véronique Tanguay 4:41 PM - 21 avril 2018
Temps de lecture :

Photo Véronimot

Le nombre de projets de développement résidentiel hors périmètre urbain dans la région de Charlevoix a connu une importante hausse depuis le tournant des années 2000. Selon plusieurs intervenants, ces derniers ont des impacts importants sur les paysages et sur l’environnement et ils doivent être pris en considération.
Selon Martin Simard, géographe et urbaniste à l’Université du Québec à Chicoutimi, le développement résidentiel hors du périmètre urbain dans Charlevoix s’apparente à de l’étalement urbain. Ce dernier se caractérise par l’utilisation d’un plus grand territoire par un même nombre de personnes. Les conséquences sont nombreuses : « On détruit des petits boisés et des éléments naturels, des milieux humides et parfois même des portions de territoire agricole ».
Pour la faune, cela entraine, selon M. Simard, une perte d’habitat naturel et peut nuire à certaines espèces. « Non seulement on détruit des portions de nature, mais on utilise plus l’automobile et on assiste à une hausse de la pollution atmosphérique, ce qui contribue aux changements climatiques », ajoute-t-il. Les projets à proximité de cours d’eau et l’augmentation de la minéralisation des sols engendrent également des problèmes environnementaux selon le géographe.
Dans ce contexte, la Ville de Baie-Saint-Paul souhaite renforcer la réglementation de la protection des paysages et de l’environnement et consolider les développements résidentiels. Dans le plan d’action 2017-2022 de l’Agenda 21, il est mentionné que « les paysages de Baie-Saint-Paul ont une grande valeur économique. D’une part, il s’agit de la première raison de visite évoquée par les touristes; d’autre part, ces paysages contribuent à la qualité de vie des citoyens et attirent les peintres, les photographes et les artistes ». Du côté de la MRC de Charlevoix-Est, on confirme que les normes sont maintenant plus élevées en ce qui concerne la superficie des lots et le traitement des eaux usées dans les projets résidentiels, mais qu’aucune étude environnementale spécifique au sujet des développements domiciliaires n’a été faite.
Il est difficile de prévoir quelles sont les perspectives de ces développements. En effet, dans son mémoire de maîtrise en sciences géographiques publié en 2015 portant sur le cas de Petite-Rivière-Saint-François, Alex Brassard avance que : « Le projet du Massif peut être comparé à une boule de neige qui n’a cessé de grossir au fil des années, au point où il est maintenant difficile de voir où cela va s’arrêter […] il est difficile de prédire quelle direction ces développements immobiliers prendront à l’avenir en raison de l’incertitude inhérente à toute entreprise de type capitaliste basée sur la prise de risque dans l’intention d’obtenir un rendement supérieur au capital investi »

Partager cet article