Hôpital: négocier des services avant le béton!

Par Eric Maltais 1:11 PM - 16 août 2017
Temps de lecture :

Jacques Tremblay

« Il y a une tendance très lourde au Québec à la centralisation et aux gros ensembles dans le dossier de la santé. Charlevoix n’échappe pas à cette tendance et seuls, nous ne pourrons la renverser », soutient Jacques Tremblay, ex-président de la Coalition pour la survie du Centre hospitalier Saint-Joseph de La Malbaie.
Selon ce dernier, des décisions et des actions déjà posées dans Charlevoix amènent l’organisation des services de santé sur la voie de la centralisation et la construction d’un hôpital neuf avec des infrastructures capables de desservir tout Charlevoix en services de santé, ainsi que la proximité avec Québec pour les services très spécialisés, en sont la preuve tangible.
M. Tremblay, qui siège aussi comme conseiller municipal à La Malbaie, croit que des travaux de construction ne seront pas amorcés de sitôt dans sa ville : « J’ai 73 ans et je ne serai pas là pour la construction. Oui ils se feront, mais peut-être pas avant 15 ans. Il faut donc négocier dès maintenant avec le p.-d.g. du Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux (CIUSSS) Michel Delamarre et le ministre Gaétan Barrette des services avant le béton ».
À titre d’exemple, M. Tremblay explique qu’une opération pour les cataractes (une maladie des yeux) peut nécessiter dix visites auprès d’un spécialiste. « Est-ce que le ministre pourrait s’organiser pour que le spécialiste vienne quatre fois à La Malbaie pour couper autant de voyages – et de frais – pour nos personnes âgées à faibles revenus ? », s’interroge-t-il.
Peu de volume
L’ex-directeur de l’hôpital dit que les installations en cours de réalisation sont situées au cœur de la région quant à la distance. La proximité de Québec facilite le recrutement de médecins qui peuvent exercer leurs spécialités à temps partiel dans Charlevoix tout en profitant des bienfaits de travailler en équipe dans un hôpital surspécialisé. « Autre exemple, il faut un minimum de 30 000 personnes pour obtenir les services spécialisés d’un gynécologue. Nous n’avons même pas cette masse critique. Peut-on s’assurer d’avoir des services occasionnels ici ? », questionne-t-il.
M. Tremblay croit qu’il est trop tard maintenant pour renverser cette tendance : « Nous aurions dû agir lors de la prise de décisions il y a quelques années et l’ensemble du corps politique était absent. Nous devons maintenant recoller les pots cassés, conserver nos acquis et éviter à notre population des transports inutiles et coûteux en termes humains et financiers ». M. Tremblay soutient que les spécialités à grand volume sont déjà présentes à Baie-Saint-Paul et que les infrastructures pour les recevoir sont en voie d’être complétées : l’ophtalmologie, la psychiatrie, l’urologie, la gynécologie, etc.

Partager cet article