Le fugueur retrouvé à Saint-Placide

Par Eric Maltais 6:22 AM - 28 septembre 2017
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Une des résidences de Saint-Placide de Charlevoix

Certains résidents du secteur Saint-Placide de Charlevoix de Baie-Saint-Paul s’inquiètent au sujet du fait qu’un individu puisse réussir à sortir d’un établissement supposément bien sécurisé, comme cela s’est produit le 11 septembre, parce qu’il vit avec un problème relié à la santé mentale. Mais les gens peuvent être rassurés quant au degré de sécurité à la suite de l’opération d’urgence menée par la Sûreté du Québec car le protocole a été respecté à la lettre!Ann Mathieu, agente d’information à la Sûreté du Québec, a confirmé que l’unité des mesures d’urgence avait effectivement été déployée dans ce secteur cette journée-là, ce qui implique l’hélicoptère, les véhicules tout-terrain, de même les auto-patrouilles reliées au poste de Charlevoix, en plus du maître-chien.
«On parle de la disparition d’un individu dont l’état de santé est vulnérable et non pas d’une personne dangereuse pour la société, mais bien plus pour elle-même. Notre objectif dans une telle opération est de s’assurer d’une intervention  rapide et efficace. Quant aux autres informations, cela ne relève pas de notre ressort mais des autorités à qui incombe la gestion de cet établissement de santé », ajoute Mme Mathieu.

Selon nos informations, après sa sortie du centre, la personne aurait pris la direction des bois, traversé la rivière et pris d’assaut la montagne pour être finalement retracée au sommet, sous les lignes de transmission d’électricité.

Questionné en lien avec cette escapade, Roger Brassard, chef de service en déficience intellectuelle, physique et du trouble du spectre de l’autisme au Centre intégré universitaire de la Santé et des Services sociaux (CIUSSS) a expliqué : «  Cette résidence fait l’objet d’une surveillance 24 heures / jour, sept jours / semaine en considérant les troubles en santé mentale affectés à la déficience intellectuelle. Ces gens ont besoin d’accompagnement car ils ont des problèmes de comportement. Il a souvent des préjugés envers cette clientèle. Nous travaillons beaucoup sur la valorisation et le développement des habiletés. Nos clients vont bien je dirais dans une proportion de 98% et notre mandat est de s’assurer de leur développement ».
La cause : un feu
Le fugitif a pris la suite à la suite d’un incendie qui s’est déclaré vers 10 h dans un four de la cuisine. Deux employés étaient sur place dont un en intervention. Le feu a fait déclencher les mesures de protection du système d’alarme, faisant en sorte de déverrouiller les portes. C’est alors que l’usager a pris la poudre d’escampette.
Le protocole en place, selon M, Brassard, a amené au déclenchement des mesures d’urgence alors que cinq intervenants ont aussitôt été dépêchés sur place. Au bout de 10 minutes, un 2e code a déclenché l’ajout de membres du personnel du CIUSSS identifiés pour agir dans de telles circonstances.
Puis 10 minutes plus tard, l’appel été lancé pour obtenir le soutien des mesures d’urgence de la Sûreté du Québec qui a lancé l’opération. Dès 11h05, la SQ s’activait aux recherches, en collaboration des citoyens de Saint-Placide, ajoute le directeur.
Ce genre de situation est imprévisible et il s’agissait d’une première opération à atteindre cette étape en 10 ans. « Je dois souligner l’efficience des équipes de la Sûreté du Québec, des citoyens et de l’équipe du CIUSSS. C’est un bel exemple de l’efficacité de nos protocoles », conclut-il, très satisfait que la chronologie d’intervention ait été respectée à la lettre. Il tenait aussi à rassurer la population en regard aux fugues.
Le complexe de Saint-Placide compte quatre résidences et une vingtaine de places. De ces usagers qui se regroupent selon leur capacité à vivre une évolution normale, entre trois et quatre cas par année se soldent par des réussites quant à leur développement et leur intégration en société. Il s’agit du dernier recours en hébergement avant l’internement. Saint-Placide est l’endroit le plus sécurisé dans la région de la Capitale-Nationale.
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Une résidence du CIUSSS à Saint-Placide, sous haute surveillance 24 heures par jour.

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