Exposition Le papier réinventé: des mil et un usages du papier

Par Emelie Bernier 25 juin 2016
Temps de lecture :
Natacha Audet

Emelie Bernier

Entre les mains des artisans qui se sont prêtés au jeu proposé par la Corporation des métiers d’art en Charlevoix, le papier St-Gilles connaît de multiples métamorphoses. Du bijou au tissage, du masque à la sculpture,  du cerf-volant au mobile, découvrez-en les mil et uns usages créatifs jusqu’au 27 juillet.

Bénédite Séguin a intégré le papier à ses bijoux

Claude Letarte est directeur de la Papeterie Saint-Gilles. Pour lui, le papier est un « véhicule d’émotion », une image qui prend tout son sens lorsqu’on visite l’exposition dont le vernissage avait lieu le 24 juin.

«C’est le médium pour transmettre les mots d’affection, de remerciement et d’amour, mais avec ces œuvres, il y a une présence réconfortante », commentait le directeur, visiblement heureux de l’initiative de la corporation.

L’oeuvre de Natacha Audet

«Le projet d’exposition a été initié par le cri du cœur lancé par la Papeterie St-Gilles l’an dernier quant à l’incertitude de son avenir. En assemblée générale annuelle, Natacha Audet nous a demandé, mais « qu’est ce qu’on fait, nous, comme artisans? » Il est paru évident que la meilleure contribution qu’on pouvait faire était de mettre en valeur ce matériau unique en l’intégrant dans nos créations», explique Jean-Pierre Léger. Ce dernier est membre du conseil d’administration de la corporation.

Une quinzaine de membres ont répondu à l’appel et apprivoisé le papier St-Gilles lors d’ateliers tenus à la papeterie. « Cela nous sortait de nos zones de confort. Il n’était pas évident pour un ébéniste, une joaillière, une tisserande, un verrier de trouver la façon d’intégrer le papier dans sa pratique habituelle. Les ateliers ont permis d’apprivoiser le matériau et en connaître le potentiel », poursuit M. Léger, lui-même verrier.

Oeuvre de Jean-Pierre Léger

Le résultat est surprenant et… polymorphe. Le papier a été tissé, mouillé, chiffonné, découpé, pressé, cousu, travaillé à l’état de pâte, sculpté… «On a découvert les différentes façons de le travailler. Les possibilités sont très grandes! », ajoute M. Léger qui a eu l’idée d’offrir la présidence d’honneur de l’exposition au vénérable Claude Lafortune.

Jean-Pierre Léger et Claude Lafortune

« Jean-Pierre est mon cousin germain. Il me l’a demandé et je ne pouvais pas refuser! J’aime la région, c’est selon moi la plus belle du Québec! Je suis très content car je connais le papier d’ici depuis des années et ça m’a toujours beaucoup impressionné car c’est une œuvre d’art en soi.  Jamais je ne pensais être président d’honneur d’un événement ici. C’est une joie d’appuyer les artisans, la corporation et la maison des papiers Saint-Gilles », a commenté celui que des générations d’enfants ont suivi à la télévision alors qu’il animait L’Évangile en papier et Parcelles de soleil. S’il dit travailler très peu avec le matériau à l’honneur, il s’est cependant engagé à réaliser un grand oiseau en papier Saint-Gilles. «Je le trouve beau pour la sérigraphie, le papier à lettre, c’est presque trop beau, je n’ose pas écrire dessus. Mais je vais créer un grand oiseau pour ma prochaine exposition», a-t-il expliqué.

Détail de l’oeuvre de Pascale Perron

L’exposition permet de plus aux membres de la corporation des métiers d’art de se faire connaître. « Les activités de la Corporation ne se résument pas seulement à la tenue du Salon des métiers d’art en décembre à Cap-à-l’Aigle. Ce sont des artisans qui sont actifs douze mois par année et qui seront de plus en plus présents dans différents événements dans la région. En plus de certains artisans qui sont présents au marché public, on aura une participation officielle à Rêves d’automne. Il y aura pour une deuxième année un encan bénéfice au Camp le Manoir des Éboulements, un souper-théatre très animé qui se tiendra le 5 novembre prochain », de conclure Jean-Pierre Léger.

Sandie Valiquette travaille depuis longtemps avec le papier Saint-Gilles.

Partager cet article