Excursions aux baleines: des conditions, et des comportements, exceptionnels!

Par Emelie Bernier 7:55 AM - 8 août 2016
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Un rorqual en alimentation.

Ce n’est pas tant l’achalandage des mammifères marins qui est exceptionnel cette année, mais bien les conditions dans lesquelles se déroulent les excursions et certains comportements des reines du fleuve!
Par Émélie Bernier
Patrice Corbeil, directeur du centre d’interprétation des mammifères marins de Tadoussac (CIMM), concède que la saison a de quoi ravir les touristes qui s’aventurent sur les eaux du fleuve et du fjord. «Dans le secteur Tadoussac Escoumins, ce n’est pas une année exceptionnelle, mais une bonne année où il y a plusieurs espèces dont des rorquals à bosse, des rorquals communs, des rorquals bleus… Il y même un narval qui se promène avec un groupe de bélugas », explique-t-il, nommant au passage quelques visiteurs comme Gaspard et Tic Tac Toe, des baleines à bosse habituées du secteur. « Il y a de jeunes rorquals à bosse et ils sont très expressifs! Ce sont des baleines qui vont sauter, taper de la queue, et c’est ce que les visiteurs apprécient! », poursuit-il.
Les phoques gris sont aussi très présents dans l’estuaire. «Il y a un groupe de plus de 200 phoques qui se tiennent au large et on les a vus alors qu’une dizaine de rorquals mangeaient au milieu du banc! En fait, cet été, il y a de superbes observations qui se font parce qu’il y a une diversité de baleines et la température est idéale, sans trop de brouillard ni de grosses vagues », analyse M. Corbeil, qui prend encore plaisir à grimper à bord d’un bateau pour aller au devant des splendides créatures.
Le fait que les animaux s’alimentent en surface est aussi propice aux observations. C’est d’ailleurs ce comportement qui a été filmé et posté sur Youtube, alors qu’un rorqual commun frôle un zodiac rempli d’excursionnistes. «D’habitude, c’est plutôt à environ 60 mètres de profondeur qu’elles se nourrissent et on les voit seulement quant elles reviennent respirer. Mais depuis une semaine, les baleines s’alimentent en surface et on les voit dans toute leur splendeur. Elles vont utiliser la surface de l’eau comme un mur pour coincer leurs proies et elles arrivent à une certaine vitesse. Quand c’est une mer d’huile, c’est très impressionnant! Mais ça peut s’arrêter du jour au lendemain… Tout dépend des jeux de courants qui amènent le krill dont les baleines mangent des quantités phénoménales», lance-t-il.
Des baleines fréquentent le secteur jusqu’en novembre, mais les croisières se terminent vers la fin octobre. « La visibilité peut être très bonne en automne, car le souffle chaud des baleines dans l’air frais est vraiment beau à voir! », avance Patrice Corbeil, visiblement passionné par son métier.
Et les bateaux nuisent-ils aux fameux mammifères marins qui attirent chaque année des centaines de milliers de curieux? «L’abondance de bateaux a un potentiel de perturbation, mais les gens qui font partie de l’Alliance Écobaleines font attention. Ils ont conscience qu’il faut les laisser manger et ils ne veulent pas les déranger. C’est bien compris dans la majeure partie des cas. En fait, ils s’attachent aux animaux qu’ils en viennent à connaître personnellement », de conclure Patrice Corbeil avec un sourire.
Un rorqual en alimentation (Photo : Gracieuseté du CIMM)

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