AML met la main sur Croisières Dufour

22 octobre 2014
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Le croisiériste québécois AML met la main sur Croisières Dufour. Une transaction majeure qui atteint les millions de dollars pour l’entreprise familiale qui accueille 500 000 passagers par année.

Les rumeurs sur cette transaction majeure cavalaient depuis plusieurs semaines déjà dans les villages de Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac ainsi qu’à l’Isle-aux-Coudres, où le Groupe Dufour a son chantier maritime. En début de semaine, des navires de la flotte d’AML y étaient stationnés au côté du navire Famille Dufour.

Chez AML, le président Yan Hamel nous a confirmé mardi que la transaction était récente. Le protocole d’entente signé en août a débouché sur l’acquisition du « pionnier des croisières excursions » dans le secteur du parc marin. « C’est une question de timing. Nous avons discuté plusieurs années et ça c’est précisé récemment », résume M. Hamel.

Par cette transaction, AML met la main sur tous les actifs maritimes de Croisières Dufour, soit ses navires dont le Catamaran Famille Dufour 2 et le navire monocoque de 600 passagers ainsi que le chantier maritime de l’Isle-aux-Coudres.

 

Le catamaran Famille Dufour 2 (croisières Montréalaises), fait partie de la transaction. (Photo Pierre Rochette)

 

 

Pour AML, cette acquisition importante est la 4e et 5e en deux ans puisque l’entreprise a acquis 50 % des Croisières Lachance, ainsi que les croisières 2001 Coudriers (Québec et Trois-Rivières). Avec la récente transation, elle obtient aussi 50 % de Croisières Charlevoix, dans laquelle Croisières Dufour avait des actifs.

« Notre idée a toujours été de développer le Saint-Laurent. Notre entreprise a 43 ans, en est à sa seconde génération. Nous avons toujours été à l’affût des opportunités pour prendre de l’expansion », ajoute M. Hamel. L’entreprise mobilise 500 000 des 900 000 passagers québécois annuels de l’industrie des croisières d’excursion. Elle compte 2000 revendeurs à travers la province et 650 employés.

AML se laisse l’automne pour revoir les activités de croisières, les horaires et les navires avant de décider comment seront utilisés les actifs de Croisières Dufour et dont les 50 employés sont une manne que le président entend préserver.

Chez Croisières Charlevoix, basée à Saint-Siméon, le président Pierre Tremblay se dit quant à lui ravit de ses nouveaux partenaires d’affaires. « C’est une belle association pour nous et pour Saint-Siméon. AML est une entreprise d’envergure. »

 

La transaction est récente et s’est officialisée en début de semaine. AML se donne l’automne pour revoir les activités de croisière et décider comment il mettra à profit ses nouveaux actifs.

 

Les changements à l’industrie locale des croisières aux baleines seront palpables puisque AML devient le dernier croisiériste majeur à avoir pignon sur rue au quai de Tadoussac. Une douzaine d’entreprises, dont quatre avec des navires, ont l’accréditation pour naviguer dans le parc marin Saguenay Saint-Laurent. AML est toutefois la seule ou presque à offrir des départs de Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine. AML se défend toutefois d’avoir le monopole, expliquant occuper 50 % du marché québécois et assurant avoir besoin « de l’ensemble des acteurs de l’industrie pour développer le marché ».

À Tadoussac, le maire Hugues Tremblay admet son inquiétude pour la rentabilité du quai, puisque sa ville est devenue propriétaire il y a deux ans de l’infrastructure portuaire où s’amarrent les gros navires d’excursion. Tadoussac dispose de 3,5 millions $, dans le cadre du programme de cession du gouvernement fédéral, pour assurer l’entretien de cette infrastructure indispensable à son économie touristique. « Les utilisateurs paient selon l’utilisation qu’ils en font », précise M. Tremblay. Suite à l’achat de Croisières 2001 au printemps 2014, AML avait continué de payer pour l’emplacement vacant de l’ancienne entreprise.

 

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