École Thomas-Tremblay : vendue 311 216 $ à Michel Villeneuve

Par Eric Maltais 8:09 PM - 12 octobre 2016
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Michel Villeneuve, en discussion avec Martine Vallée, directrice générale de la CSDC

Le conseil des commissaires de la Commission scolaire de Charlevoix (CSDC) s’est prononcé de façon unanime pour maintenir la vente de l’École Thomas-Tremblay de Baie-Saint-Paul à l’homme d’affaire Michel Villeneuve. Il s’agit du plus haut soumissionnaire ayant présenté une offre publique dans le cadre du concours provincial mené par la Société québécoise des infrastructures (SQI).
Cette décision, prise hier soir à l’assemblée régulière, devait être expédiée aujourd’hui à Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, afin qu’il donne son autorisation à cette transaction.
Avant d’annoncer cette décision, Pierre Girard, le président de la CSDC, a pris soin de rappeler l’historique des étapes menant à cette conclusion. Ainsi, des négociations dans ce dossier avaient été amorcées en 2013 par l’ancien conseil des commissaires qui avait alors évalué le potentiel de cette transaction à 600 000 $. Le Musée des arts contemporains avait déposé une première offre de 200 000 $, somme payable sur 20 ans, une proposition rejetée. Puis en septembre 2014, une rencontre a été tenue en compagnie du maire de Baie-Saint-Paul, Jean Fortin, accompagné alors par le directeur général. « Nous pensons qu’il s’agit d’un terrain exceptionnel de très grande superficie en plein centre-ville qui avait une belle valeur. Nous avons offert à la ville de l’acheter pour 500 000 $, payable sans intérêts sur une période de cinq ans. Mais la proposition n’a pas été retenue par la Ville. Nous avons aussi offert cette propriété à Rémy Couture et le groupe du Balcon vert. Eux aussi ont refusé le projet », raconte M. Girard.
Il ajoute que la Fondation du Musée d’art contemporain (MAC) a par la suite déposé une offre de 250 000 $, à laquelle la CSDC a répondu par «une contre-proposition avec réduction significative. Celle-ci n’a pas été acceptée par la Fondation. Puis, nous avons reçu une lettre du président Robert Labbé confirmant le retrait de la Fondation dans le processus d’acquisition de l’école Thomas-Tremblay à la suite de l’acquisition du complexe des Petites Franciscaines de Marie par la Ville de Baie-Saint-Paul », a poursuivi M. Girard.

Le président croit que son organisation «a démontré sans cesse une ouverture mais que, compte tenu du processus légal retenu, il a été décidé unanimement de maintenir l’appel d’offres public et de vendre au plus haut soumissionnaire ».

Décision ministérielle
En entrevue, M. Girard a avisé que le ministre Proulx a toujours le loisir de refuser la proposition de la CSDC. « Nous lui remettrons alors le dossier entre les mains pour qu’il négocie de gré à gré avec les partenaires impliqués s’il le souhaite. Nous sommes dans ce dossier depuis 2010. Des compressions budgétaires majeures ont rendu notre structure financière précaire. Des gens ont travaillé fort dans ce processus légal et il faut être très prudent lorsque l’on utilise un canal public », a-t-il ajouté, préférant éviter le risque de voir des partenaires impliqués contester cette décision devant les tribunaux.
Questionné à savoir s’il pensait laisser de l’argent sur la table en refusant la proposition tardive de 350 000$ de la Fondation du MAC supportée par un mécène, M. Girard croit que non, qu’en bout de ligne, l’écart n’est pas si grand qu’il peut paraître.
Jean Fortin, le maire de Baie-Saint-Paul se dit « déçu », mais respecte la décision de la Commission scolaire de Charlevoix. Il souhaite bonne chance au nouveau propriétaire de l’immeuble.
 

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