D’un MAC à l’autre

Par Emelie Bernier 2:45 PM - 30 janvier 2017
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D’un MAC à l’autre (EB) Le directeur général et conservateur en chef du Musée d’art contemporain de Montréal John Zeppetelli était de passage à Baie-Saint-Paul pour animer une causerie en préambule de l’assemblée générale annuelle de son petit frère charlevoisien. Si un monde semble séparer les deux institutions, les liens sont beaucoup plus ténus qu’ils ne semblent à prime abord, selon lui. « Les enjeux sont les mêmes partout. Ma vision du MAC, c’est de ne pas faire quelque chose de trop hermétique, élitiste. Je veux essayer de gagner à la cause de l’art contemporain le plus de gens possible. Les arts visuels, une certaine avant-garde, peuvent être nombrilistes, mais il y a beaucoup de pratiques qui sont très intelligentes et accessibles. Il faut en parler, de cette magnifique expérience qu’est l’art contemporain! », croit M. Zeppetelli. Selon lui, une programmation dans un tel établissement se doit d’être « pertinente, courageuse, à l’affût ». Consterné par l’élection et les premiers pas de Donald Trump, il considère que l’art politique est un moyen pour combattre les aberrations comme le « coup d’état corporatif » du nouveau président. En ce sens, quelques expositions à caractère politique seront présentées dans les prochains mois, donc celle de l’artiste mexicaine Teresa Margolles qui construira un mur de 16 mètres de long dans les salles du Musée. «C’est un moment effrayant pour tout le monde. Ce n’est pas seulement les États-Unis, c’est l’Europe, avec le Brexit, le Pen en France. L’art est plus important que jamais, tout comme l’opposition. Il faut défendre nos valeurs démocratiques, de liberté d’expression, de justice sociale et économique... Trump s’est vendu comme le grand sauveur de la classe ouvrière, mais il n’a implanté que des milliardaires dans son cabinet… », s’indigne M. Zeppetelli. Il assurera notamment cette année le commissariat d’une exposition consacrée à l’œuvre de Leonard Cohen, inscrite dans la programmation du 375e anniversaire de Montréal. « Ce ne sont pas des œuvres qui existent déjà, mais ce sont des commandes, il faut accompagner les artistes. C’est beaucoup d’échanges, des obstacles, mais ce sera très intéressant », indique M. Zeppetelli. Sur les ponts possibles entre les deux institutions, la charlevoisienne et la montréalaise, M. Zeppetelli s’enthousiasme. « Il y a quelque chose à faire, absolument! », un point de vue que partage le président Mathieu Simard. «L’échelle est une chose, la mission est la même : faire la promotion d’un créneau qui est très spécialisé, mais qui s’élargit : l’art contemporain. Les gens comprennent de mieux en mieux pourquoi c’est de l’innovation, de l’avant-gardisme. Le MAC de Montréal fait davantage, avec davantage de moyens, mais il y a des ponts à construire entre nos deux institutions », conclut ce dernier. Jacques Saint-Gelais Tremblay et John Zeppetelli.

Le directeur général et conservateur en chef du Musée d’art contemporain de Montréal John Zeppetelli était de passage à Baie-Saint-Paul pour animer une causerie en préambule de l’assemblée générale annuelle de son petit frère charlevoisien. Si un monde semble séparer les deux institutions, les liens sont beaucoup plus ténus qu’ils ne semblent à prime abord, selon lui.
« Les enjeux sont les mêmes partout. Ma vision du MAC, c’est de ne pas faire quelque chose de trop hermétique, élitiste. Je veux essayer de gagner à la cause de l’art contemporain le plus de gens possible. Les arts visuels, une certaine avant-garde, peuvent être nombrilistes, mais il y a beaucoup de pratiques qui sont très intelligentes et accessibles. Il faut en parler, de cette magnifique expérience qu’est l’art contemporain! », croit M. Zeppetelli.
Selon lui, une programmation dans un tel établissement se doit d’être « pertinente, courageuse, à l’affût ». Consterné par l’élection et les premiers pas de Donald Trump, il considère que l’art politique est un moyen pour combattre les aberrations comme le « coup d’état corporatif » du nouveau président. En ce sens, quelques expositions à caractère politique seront présentées dans les prochains mois, dont celle de l’artiste mexicaine Teresa Margolles qui construira un mur de 16 mètres de long dans les salles du Musée.
«C’est un moment effrayant pour tout le monde. Ce n’est pas seulement les États-Unis, c’est l’Europe, avec le Brexit, le Pen en France. L’art est plus important que jamais, tout comme l’opposition. Il faut défendre nos valeurs démocratiques, de liberté d’expression, de justice sociale et économique… Trump s’est vendu comme le grand sauveur de la classe ouvrière, mais il n’a implanté que des milliardaires dans son cabinet… », s’indigne M. Zeppetelli.
Il assurera notamment cette année le commissariat d’une exposition consacrée à l’œuvre de Leonard Cohen, inscrite dans la programmation du 375e anniversaire de Montréal. « Ce ne sont pas des œuvres qui existent déjà, mais ce sont des commandes, il faut accompagner les artistes. C’est beaucoup d’échanges, des obstacles, mais ce sera très intéressant », indique M. Zeppetelli.
Sur les ponts possibles entre les deux institutions, la charlevoisienne et la montréalaise, M. Zeppetelli s’enthousiasme. « Il y a quelque chose à faire, absolument! », un point de vue que partage le président Mathieu Simard. «L’échelle est une chose, la mission est la même : faire la promotion d’un créneau qui est très spécialisé, mais qui s’élargit : l’art contemporain. Les gens comprennent de mieux en mieux pourquoi c’est de l’innovation, de l’avant-gardisme. Le MAC de Montréal fait davantage, avec davantage de moyens, mais il y a des ponts à construire entre nos deux institutions », conclut ce dernier.

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