Double médaille du Lieutenant-Gouverneur: aider, c'est gratifiant

Par Emelie Bernier 11:18 AM - 17 mai 2017
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Corinne et Sandrine (ou Sandrine et Corinne?) présentant fièrement leurs médailles.

Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais se distinguent par leur caractère. L’une est plus sûre d’elle, l’autre un peu plus anxieuse. L’une s’avoue plutôt traîneuse et l’autre, rangée. Si une sait qu’elle se dirige vers une carrière en droit, l’autre évalue encore ses options. Sandrine et Corinne Savard ont toutefois en commun leur implication, tant à l’école que dans leur communauté, un engagement salué par le 29e lieutenant-gouverneur du Québec, l’honorable J. Michel Doyon.
Cette volonté de faire une différence dans la vie des autres, que ce soit en animant le bingo de l’Accueil Bellerive, en s’investissant auprès d’Amnistie internationale ou en s’impliquant dans divers comités scolaires comme le journal étudiant ou le comité spectacle, leur a valu la prestigieuse Médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec, un honneur rarement partagé. C’est en quelque sorte l’apogée de leurs 5 années d’études secondaires.
« On fait du bénévolat car ça nous apporte la satisfaction d’aider les autres. La Médaille, on ne savait même pas c’était quoi! On a reçu la lettre et on n’étaient pas au courant qu’on avait été inscrites. Jamais je n’aurais pensé recevoir ça », lance Corinne. « On ne prend pas vraiment conscience de ce qu’on fait et on ne le fait pas pour les honneurs, c’est sûr », de renchérir Sandrine.
Elles ont d’abord été mises en contact avec des personnes âgées par leur mère, infirmière, qui travaillait au foyer.
« Avec notre mère, on a beaucoup visité le foyer, rencontré les personnes âgées. On sent qu’on fait une différence pour eux; il y a beaucoup de solitude », explique Sandrine.
Chaque année, les directeurs et directrices d’écoles secondaires sont invités à proposer le nom d’un élève, un seul, particulièrement engagé dans son milieu, afin que celui-ci soit candidat pour recevoir la prestigieuse médaille. Lorsqu’est venu le temps de poser la candidature d’un ou une élève de l’école secondaire du Plateau, deux noms, indissociables, se sont imposés. La candidature conjointe de Corinne et Sandrine Savard aurait tout à fait pu être refusée, explique la directrice adjointe au 2e cycle, Mijanou Martel.
« Dans le cas des jumelles, tant du côté des enseignants que de la direction, nous étions incapables de les séparer. On a donc soumis une candidature avec les deux noms, accompagnée d’une lettre expliquant pourquoi. C’était fort possible que ce soit rejeté, qu’on n’ait rien du tout. C’était un coup de dés, mais on ne se voyait pas proposer une ou l’autre. Et ça a fonctionné! », explique Mme Martel. Selon elle, ces filles sont exceptionnelles.

« Elles voient l’ouvrage, elle ont de l’initiative. C’est naturel chez elles et elles se complètent bien »

La remise de la fameuse médaille a eu lieu au parlement le 8 avril. La cérémonie, très protocolaire, les a impressionnées. Qui plus est, elles ont dû se coordonner toutes les deux pour respecter le décorum très strict de l’événement. « C’était comme une chorégraphie, avec des lignes sur le plancher! Il fallait se tourner d’une côté à 45 degrés, de l’autre à 90 degrés, faire 5 pas… À deux, c’était plus compliqué, disons », rigolent les jumelles. Bien que leur ressemblance soit frappante, elles sont étonnamment dizygotes! Être jumelles n’est pas toujours une sinécure… « Il y a des avantages et des inconvénients. On a les mêmes amis, qui ont tendance des fois à nous mettre dans le même paquet… S’ils se chicanent avec une, ils boudent les deux! Même notre mère, elle a tendance à nous chicaner en disant “les filles”, même s’il y en a juste une fautive », lance Sandrine à la blague. « Mais il y a beaucoup de côtés positifs : on fait nos oraux ensemble, on peut se fier une sur l’autre quand ça va pas, on est toujours là pour l’autre. On se compare, beaucoup, mais on se motive l’une ou l’autre. On dit à nos parents de ne pas nous comparer, mais on se compare », ajoute Corinne en riant.
Cet été, les filles passeront sept semaines éloignées l’une de l’autre, par choix. « On fait des immersions anglaises, une à l’Île-du-Prince-Edouard et l’autre en Ontario. On fait exprès de se séparer, pour sortir de notre zone de confort. On est habituées d’avoir toujours les mêmes amis, d’être ensemble. De connaître des personnes en tant que toi et non en tant que paire de deux, ça va être différent », disent-elles en chœur, l’une complétant les phrases de l’autre.
Leurs parents, Vital Savard et Johanne Racine, sont bien sûr très fiers de leurs filles qui travaillent depuis qu’elles sont en deuxième année du secondaire. Vous les croiserez peut-être chez McDonald’s où elles ont été récemment promues chefs de quart… « Nos parents étaient tellement fiers qu’ils le rentraient dans toutes les conversations! », rigolent les frangines.
Sandrine se dirige vers une carrière en droit, alors que Corinne lorgne plutôt du côté du domaine de la santé. Elles feront leur cégep à La Malbaie, en Sciences de la nature, dès cet automne. Les deux souhaitent continuer d’aider les gens, même lorsqu’elles seront devenues des adultes accomplies.
« Aider, c’est vraiment gratifiant », concluent-elles d’une même voix.
 

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