Dossier De la Syrie à Baie-Saint-Paul: Pourquoi s’impliquer au CAR?

Par Emelie Bernier 12:15 PM - 3 janvier 2018
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Lojain Kamel reçoit de l’aide pour faire ses devoirs notamment d’Anne Julie Pelletier, une bénévole qui a connu la famille Kamel par l’intermédiaire de sa collègue Touria Ouaan Kour. « C’est motivant de venir ici, les enfants progressent très vite! Et ils sont super gentils », dit-elle. La direction et les enseignants de l’école Forget ont fait des pieds et des mains pour faciliter l’arrivée et l’intégration des enfants.

Les membres du comité d’accueil aux réfugiés ont plusieurs raisons de s’y impliquer, selon Rémy Couture, qui s’en fait le porte-parole sans prétention.
« C’est comme la catastrophe, là-bas. A prime abord, si on s’implique, c’est par empathie. Ça a été évacué un peu ces derniers temps. On en parle moins parce que tellement d’affaires vont mal, mais quand tu fouilles, tu réalises que 2, 5 millions de personnes ont dû quitter leur pays et s’éparpiller un peu partout, en cavale… », résume-t-il.
Personne ne laisse tout derrière pour repartir à zéro si cette solution peut être évitable. « Ils le font pour leurs enfants! Là-bas, ils sont pris entre deux feux! Les pro-Bashar contre les anti-Bashar se tirent dessus et entre les deux, c’est un champ de ruines. Ce sont les civiles qui paient. On se met à leur place. Imaginez! Tout est détruit et personne ne veut de toi de frontière en frontière! », lance Rémy Couture.
À ceux qui lui disent que le Québec a aussi ses personnes dans le besoin, il sait quoi répondre. «Il y en a qui disent on a nos pauvres, nos malades et oui, c’est vrai. Mais il y a plein d’organisation en place pour aider les gens d’ici. C’est ailleurs sur la planète, la Syrie, mais il faut pas oublier qu’on est tous humains et frères, au fond!»
Celui qui a pendant plusieurs années organisé des « partys des étranges » pour que les néo-Charlevoisiens des 4 coins du monde et les « de souche » puissent se rencontrer est heureux qu’une 25e nationalité s’ajoute à la mosaïque charlevoisienne.
« Ça relativise nos propres malheurs de voir des gens qui ne parlent pas un mot de francais qui débarquent dans un petit village plein de neige et qui arrivent avec le sourire, en toute confiance. Ça nous enrichit, nous, comme collectivité. On a la satisfaction de voir les jeunes, leur réaction, leur appétit d’apprendre! Ils font encore des cauchemars la nuit, ils s’ennuient de leurs amis, de leurs familles, mais ils sont sauvés et ils ont tout à construire ici. C’est satisfaisant, ça, pour nous. Et pour la communauté, leur présence est enrichissante! »

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