Un diagnostic difficile, et de graves conséquences chez les malades

Par Jean-Sébastien Tremblay 3:12 PM - 27 mai 2018
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La piqûre de Pierre Thibault

Selon Annie Roussy, de l’Association québécoise de la maladie de Lyme (AQML), les cas officiellement diagnostiqués au Québec ne représentent que la pointe de l’iceberg. Elle milite afin que les droits des personnes atteintes soient reconnus, et pour de meilleurs traitements.
« Selon certaines études américaines, seulement 10% des cas de maladie de Lyme sont correctement diagnostiqués », affirme-t-elle. Cette dernière ajoute que le test sanguin présentement utilisé au Québec pour la détecter n’est pas totalement fiable. « Certains membres de l’AQML ont été diagnostiqués aux États-Unis, alors que les prises de sang réalisées ici ne révélait aucune trace de la maladie », cite-t-elle en exemple. Elle souhaite d’ailleurs que la belle province adopte des outils de dépistages utilisés à l’étranger, qui sont nettement plus efficaces.
« S’il n’y a pas de diagnostic, il n’y a pas de traitements offerts », poursuit Mme. Roussy. Elle ajoute que certains médicaments, administrés dans la première phase de la maladie, peuvent être relativement efficaces pour la guérir. Néanmoins, plus elle progresse, plus elle devient difficile à enrayer. Pour certains patients, elle devient chronique. Malgré tout, l’évolution de celle-ci est toujours difficile à prévoir, et aucun résultat n’est garanti.
Annie Roussy déclare également que plusieurs personnes atteintes vivent de nombreuses difficultés personnelles. « [Elles] souffrent réellement. Or, elles ne sont pas prises en charge par le système car elles ne sont pas correctement diagnostiquées. Certaines perdent tout, d’autres se font orienter vers la psychiatrie, et d’autres sombrent dans la dépression et envisagent le suicide », décrit-elle.
Elle admet que la maladie de Lyme est controversée sur le plan médical. En effet, celle-ci se manifeste différemment chez chaque malade. Près de 50 symptômes sont répertoriées. Ainsi, plusieurs professionnels de la santé la confondent avec une autre condition.
Mme. Roussy est formelle : aucune zone géographique n’est épargnée par la maladie. Malgré tout, elle est optimiste. Elle souligne que, suite à une pétition mise en ligne, une commission parlementaire s’est penchée sur le sujet en mars 2018. Elle espère qu’il en résultera des actions concrètes afin de mieux diagnostiquer et traiter les personnes atteintes.
Les chiffres officiels
Annie Ouellet, agente d’information aux relations publiques et médias, invite la population à être vigilante à l’approche de l’été. En 2016, 179 cas de maladie de Lyme ont été officiellement répertoriés au Québec. Elle souligne que les zones suivantes sont plus à risque: le nord et l’ouest de l’Estrie, une grande partie de la Montérégie, le sud-ouest de la région de la Mauricie-et-Centre-du-Québec et le sud-ouest de l’Outaouais. Bien qu’aucun cas n’ait été officiellement répertorié dans la Capitale-nationale, il n’est pas impossible que des personnes de la région en soient atteintes, en autres si elles voyagent dans les zones à risque.

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