« Cyclo-camping » dans l’arrière-pays charlevoisien; un circuit multijours…

Par Pierre Bouchard 8:00 AM - 25 juin 2017
Temps de lecture :

Notre première patrouille de reconnaissance dans la brousse québécoise, à pédaler sur pistes et chemins forestiers entre la rivière des Outaouais et le fjord du Saguenay, une mission de 12 jours et de plus de 1000 kilomètres, nous a permis de constater que notre cour arrière regorge de potentiel pour la pratique de ce que nous nous plaisons à appeler le « cyclo-camping » : voyager à vélo en territoires sauvages sur des routes non pavées, pistes et sentiers.
À rouler ainsi parmi nos décors les plus époustouflants et les mieux préservés, ne croisant qu’une poignée de véhicules motorisés par jour et parfois même aucun, et à évoluer dans l’univers verdoyant, giboyeux et capiteux de notre outback, cet immense labyrinthe de lacs, forêts, montagnes et rivières, on s’imprègne d’une sérénité qui apaise et revigore. À n’en pas douter, le bonheur est dans le bois!
Comme il n’existe encore que très peu d’informations au sujet de parcours cyclables dans nos forêts qui sont, elles, paradoxalement omniprésentes, et qu’un réseau balisé avec fiches descriptives de chacun de ses segments, tel qu’on en retrouve en Oregon et au Colorado, n’a pas encore vu le jour ici, les préparatifs pour une randonnée de quelques jours dans les bois qui soit faste et sécuritaire nécessite de longues heures de recherche : conception d’itinéraires théoriques avec cartes topographiques életroniques (Garmin Mapsource / Basecamp), vérification avec photos satellite (Google Earth) et cartes de chacun des territoires fauniques visés puis modifications et corrections qui s’imposent. Il faut aussi procéder à l’identification des points de ravitaillement pour parcours plus ambitieux. Bref, beaucoup de boulot et de plaisir! C’est afin de faciliter cette tâche, de donner le goût de s’éclater sur son vélo et d’explorer notre merveilleuse cour arrière en se propulsant soi-même que nous proposons ce circuit puisé à même notre répertoire de trajets de garnotte québécois et figurant haut sur notre palmarès des balades les plus trippantes! Ne reste plus qu’à communiquer avec les gestionnaires des différents territoires fauniques pour s’enregistrer et mieux s’informer! Bonnes routes, pistes et sentiers!
Saint-Aimé-des-Lacs / Saint-Aimé-des-Lacs (155 km)
En orbite de part et d’autre du cratère de Charlevoix! Pour cette boucle intergalactique, on peut se stationner à la station-service / magasin général de Saint-Aimé-des-Lacs. On enfourche les vélos et on roule alors vers le parc national des Hautes-Gorges, mais on bifurque à gauche sur le chemin Pied-des-Monts, à l’intersection après le lac Brûlé. Sur l’asphalte encore pour quelques kilomètres, on passe le lac Long pour se retrouver sur la garnotte puis on entre dans le fief de l’Association du territoire libre — secteur Pied-des-Monts. Passant outre l’intersection où un chemin conduit au lac Boudreault et au sentier du mont des Morios (Gros Mont), on accède alors à la zec des Martres et on amorce la sortie de l’astroblème charlevoisien. Au sommet, au carrefour juste avant le lac Boivin, on bifurque vers le nord et contourne les lacs Rose-Anna et Petit Malfait pour entreprendre une autre ascension, sèche, glissante et sinueuse, qui conduit sur une terrasse surplombant le lac des Martres. À la descente et toujours sur cette piste ruste, on bascule du côté de la pourvoirie du lac Moreau (Auberge du Ravage) et passe par le lac à la Loutre avant de gagner le chemin principal de la pourvoirie et le lac Moreau lui-même. Pause à cette auberge sylvestre ou non — glamping, et pourquoi pas? — on poursuit au nord vers le Saguenay en franchissant une rivière Malbaie en furie, formant un torrent de quelques dizaines de mètre de large s’étant foré un chemin dans une brèche de granite. En route, on passe les lacs des Bouleaux et de la Fringale. De l’autre côté, on évolue sur la zec du Lac-Brébeuf, remontant un brin jusqu’au lac Desprez puis jusqu’à une intersection majeure : d’un côté vers le lac Brébeuf, Saint-Félix-d’Otis ou l’Anse-Saint-Jean, de l’autre, retour dans Charlevoix…
Virage à droite et la route remonte vers la pourvoirie Club des Hauteurs de Charlevoix, un autre établissement d’hôtellerie stellaire dans les bois, par les lacs Épinglette, Antlie et Bazile, site de l’auberge. On poursuit en entrant sur la zec du Lac-au-Sable, contournant au passage les lacs des Caleçons et Fraser. À la hauteur du lac au Sable, une piste s’étire vers la droite et conduit aux lacs à l’Orignal et à l’Est. C’est ici qu’on sort de la grande avenue de gravier. À l’intersection du petit lac à l’Orignal, on prend sur la gauche vers le lac des Panses. Après l’avoir contourné par la rive est, il faut se hisser hors de ce bassin à l’intersection se situant à l’autre bout du lac, sur sa rive sud, et souquer ferme jusqu’à un petit col duquel on redescend et on regagne le chemin principal de la zec entre le premier et le deuxième lac des Marais. On vire à droite pour une p’tite montée, en fait jusqu’au sommet de la fameuse Passe de Monts. De là, descente jusqu’au poste d’accueil de la zec puis droit devant pour franchir la rivière Malbaie. Rendu à l’intersection avec la rue Maisonneuve, près de l’usine de pâtes et papier de Clermont, on tourne à droite pour gravir le chemin du Friche. Au sommet de l’ascension, dans la courbe en équerre, au lieu de poursuivre sur l’asphalte et de gagner la 138, on tourne à droite sur le chemin de gravier que l’on suit jusqu’à la rue principale de Saint-Aimé-des-Lacs. Sur le bitume à nouveau, on tourne à gauche pour revenir à la case départ, le stationnement de la station-sevice.

Partager cet article