Immobilier: impacts tous azimuts du confinement

Par Emelie Bernier 6:29 PM - 16 juin 2020
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Louise Brassard

 Les impacts de la pandémie et du confinement sur le marché immobilier prennent plusieurs formes. «On a vendu des maisons parce que des couples se sont défaits. Il y a des gens qui ont avancé et qui ont reculé, parce que leur situation a changé. Les nouvelles sont tous les jours différentes et un client solide une journée ne l’est plus la semaine d’après. Certains ont plusieurs propriétés et ils veulent se départir d’une partie, pour avoir de la liquidité. Franchement, il y a un gros roulement et beaucoup de changement… », dit-elle.

Louise Brassard n’a cependant pas constaté de recrudescence des ventes en raison de faillites. « Non,  je n’ai pas de client qui nous ont appelé en dernier recours, au bout du rouleau, mais je pense que c’est à l’automne qu’on va le voir. Surtout si le 2000$ de la PCU arrête de rentrer… »

Jean Dubuc constate à peu près la même chose. « Personne ne m’a appelé pour me dire « j’ai pu d’argent, je vends »!

Le financement hypothécaire n’est plus ce qu’il était, selon Mme Brassard. « C’est certain que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et  les institutions, sont très frileuses. Ils ont passé 3 mois à repousser des paiements. La SCHL a changé sa façon de procéder, elle a baissé son ratio de crédit pour que les gens aient le moins de dette possible… Avec tout ça, oui, il y a de la vie dans le marché, mais tout n’est pas en place. »

Jean Dubuc

Selon Jean Dubuc,  le télétravail survivra, du moins en partie, à la fin de la pandémie, ce qui aura un impact sur le marché. « Il y a pas mal de gens qui ont réalisé que faire une heure et quart de char pour aller travailler et revenir, brûler du gaz alors que depuis des mois ils réussissent à faire leur travail avec le char dans la cour, ça va opérer un changement de paradigme. C’est l’avenir qui va nous le dire, mais je l’espère.»

 

Le commercial écope

Sans surprise, le secteur commercial écope. Les transactions d’immeubles à vocation touristique sont les plus sévèrement touchées. «Sans surprise, le secteur commercial écope. Les transactions d’immeubles à vocation touristique sont les plus sévèrement touchées. «Se lancer en affaires dans le domaine du tourisme exige de l’audace présentement parce qu’on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. Les assureurs ont été échaudés eux aussi», indique Louise Brassard.

Les mesures sanitaires font peur aux acheteurs potentiels. «C’est de l’ouvrage! Il faut attendre 24h entre les locations de chambres,  appliquer maintes procédures. Non, ce n’est pas la période pour vendre du commercial, les gens qui souhaitent le faire n’atteindront pas leur but pécuniaire cette année, mais ça va repartir. Il faut garder le cap et trouver des solutions », considère Louise Brassard.

Jean Dubuc partage son avis, mais croit que la reprise des activités économiques dans le secteur de la restauration, notamment, aura un impact positif. «Les transactions commerciales sont plus difficiles, c’est certain, mais le déconfinement va amener un nouveau souffle. Je pense que les restaurants vont rouvrir en force, car les gens ne sont pas en voyage ni dans les festivals et ils vont avoir envie de se gâter, de sortir… On verra l’impact que ça aura sur le secteur, mais c,est sûr que pour l’instant, le commercial en arrache un peu.»

 

 

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