Comité sage-femmes dans Charlevoix: pour la liberté de choisir son accouchement

Par Emelie Bernier 12:07 PM - 20 octobre 2017
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Isabelle Brabant a offert une conférence dynamique à la quarantaine de personnes qui s’étaient déplacées pour l’entendre.

Depuis 2 ans, un regroupement s’affaire à établir les bases pour que le service sage-femmes soit accessible dans la région. Mercredi dernier, Isabelle Brabant, auteure du livre Pour une naissance heureuse et grandement engagée dans son milieu, était de passage dans la région qu’elle juge apte, comme toutes les régions du Québec d’ailleurs, à accueillir le service.
Par Émélie Bernier
Julie Dubuc, qui habite Baie-Saint-Paul, est déléguée pour le comité Des sages-femmes dans Charlevoix. Elle explique que la venue de Mme Brabant a comme objectif de faire connaître le service et de tâter l’intérêt de la population envers celui-ci. « Tous les membres du groupe sont des familles de différents milieux intéressés par la périnatalité, le service sages-femmes. Notre but ultime est d’avoir des services sages-femmes mais on veut éduquer les gens, qu’ils apprennent à connaître le service pour savoir si ils le veulent dans la région », explique Mme Dubuc.
Déjà, de nombreuses femmes et familles font le choix d’aller accoucher à Limoilou ou à Chicoutimi pour bénéficier du service, une « incongruité », aux yeux d’Isabelle Brabant. « Je pense qu’avec les fusions qui ont donné lieu aux CIUSSS, on se trouve un peu partout au Québec dans une incongruité géographique. Il faut faire exploser cette logique administrative. Géographiquement, ça n’a pas de sens que des femmes de La Malbaie aillent accoucher à Québec », constate-t-elle. La pratique sage-femme vise à offrir le choix du lieu de naissance aux familles, soit à l’hôpital, à la maison ou dans une troisième lieu, comme un bureau de sages-femmes ou une maison de naissance.
Il y a quelques années, la politique de périnatalité visait à doter le Québec de 20 maisons de naissance d’ici 2020. À ce jour, on en compte 12. «On pense que ça vient ajouter quelque chose dans le portrait et que c’est un droit des femmes de choisir comment elles désirent accoucher, dans quel milieu. Ensuite, il faut voir comment organiser le service pour que ce ne soit pas un casse-tête, mais bien quelque chose d’aidant et de facilitant. Il faut faire attention de ne pas prendre le modèle qui a fonctionné dans les villes pour venir le plaquer ici. Il faut repenser les services en fonction du territoire», croit-elle.
Des démarches ont déjà été entreprises par le comité Des sages-femmes dans Charlevoix, indique Julie Dubuc. «On a une chargé de projet sage-femme qui travaille avec nous et on a eu des rencontres positives avec les gens du CIUSS. Il y a beaucoup d’ouverture, mais aussi beaucoup de travail à faire pour implanter le service et trouver un modèle qui nous convient.»
Différentes formules sont à l’étude. « Ce qui nous nuit, c’est qu’on est dans la CN et qu’il ne manque qu’une maison de naissance. Il faut inventer un modèle pour notre région, qui serait peut-être un point de service de la Maison des naissances de Limoilou, où il y aurait des sages-femmes qui viendraient travailler ici, mais qui seraient conjointement avec les services de Québec » poursuit Mme Dubuc.
Les personnes intéressées peuvent suivre les démarches du groupe via Facebook sur la page Des sages-femmes dans Charlevoix.

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