Le CIUSSS n'a pas décélé d'écart important dans la couverture ambulancière

Par Dave Kidd 6:08 AM - 3 août 2016
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Marco Boivin et Michel Tremblay, deux paramédics de Charlevoix

Ça va prendre bien plus que les représentations de la CSN et la compréhension de la députée Caroline Simard pour que les horaires des ambulanciers de Charlevoix soient modifiés. Selon les données analysées par le CIUSSS et le ministère de la Santé et des Services sociaux, aucun « écart significatif » n’est apparu l’an dernier et n’aurait justifié un changement dans l’attribution des ressources. En d’autres mots, les ressources ne sont pas surchargées et le temps de réponse n’est pas anormalement élevé dans Charlevoix.
Le Centre universitaire intégré de santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS) est le cogestionnaire du préhospitaler. Il effectue la gestion opérationnelle des contrats avec les six entreprises ambulancières de son territoire. Il s’occupe aussi du Centre de communication santé des capitales ( le 911 des ambulances) et des premiers répondants dans la région de Québec. Le CIUSSS et le ministère analysent annuellement le service ambulancier sous tous ses angles. « La charge de travail, les délais de mise en route, le kilométrage, le temps de réponse, le nombre de transports par zones d’opérations, le nombre de patients transportés dans la population et interétablissements, le nombre d’affectations par priorité par jour, par heure est aussi calculé. L’attribution des heures et des horaires de travail sont établis en fonction d’un nombre importants de critères », explique Sébastien Gaudreault, adjoint au directeur des services professionnels du CIUSSS Capitale-Nationale.
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Sébastien Gaudreault, adjoint au directeur des services professionnels du CIUSSS Capitale-Nationale
En 2015, l’analyse à partir de cet ensemble de critères démontre que les heures allouées étaient occupées à 50% dans les zones limitrophes à la ville de Québec alors qu’à Québec, même elles l’étaient à 114%. « On calcule les heures d’occupation clinique (de l’appel à la remise en disponibilité de l’ambulance) et on croise ça avec les heures de service de l’horaire régulier pour établir un plan de déploiement. Pour obtenir un changement d’horaire, il faut le démontrer objectivement. Actuellement, on n’est pas là, disent les critères analysés objectivement », ajoute le représentant du CIUSSS.
Au sujet des temps de réponse, il indique que pour l’an dernier, « il n’y a pas d’écart majeur » et précise « qu’il faut faire attention et de ne pas prendre un cas d’espèce pour en faire une généralité ».
Le CIUSSS ne commente pas les sorties syndicales
Le CIUSSS ne commente pas directement les sorties de la CSN et des autres syndicats qui réclament l’abolition des horaires de faction. « Il y a un avantage avec les horaires à l’heure, mais ce n’est pas la seule donnée dans la chaîne. On veut intervenir dans toute la chaîne. Par exemple, on va former les répartiteurs médicaux d’urgence (ceux qui prennent les appels du 911) afin qu’ils décèlent mieux les arrêts cardiaques. C’est aussi important dans la chaîne de survie. On veut intervenir dans toute la chaîne, pas uniquement en ce qui concerne le service ambulancier. Les paramédics à l’heure, c’est un paramètre qui est considéré dans l’analyse globale », précise Sébastien Gaudreault.
Les fonds sont aussi une donnée à considérer dans la répartition des ressources. « Si une situation particulière réclamait des sommes additionnelles, un plan pour la corriger sera élaboré et le ministère sera sollicité pour la financer. C’est comme ça qu’on procède au CIUSSS », mentionne notre interlocuteur. La prochaine analyse de l’évaluation de la charge de travail des paramédics sera réalisée le mois prochain.
L’option d’un projet pilote est-elle possible? « C’est le ministère qui décide. Charlevoix n’est pas différente des autres régions où il y a des horaires de faction », conclut l’intervenant du CIUSSS. Dans Charlevoix, la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec effectue environ 3500 transports par année. La plupart sont réalisés par les 6 ambulances basées à Baie-Saint-Paul et La Malbaie. Cela donne une moyenne de 67 transports par semaine pour l’ensemble de la flotte ambulancière de la région.

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