Changement majeur en traumatologie

Par Dave Kidd 8:34 AM - 9 novembre 2016
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Les paramédics Emmanuel Deschênes et Kevin côté

Le territoire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale sera l’un des premiers de la province à implanter la nouvelle échelle québécoise de triage préhospitalier en traumatologie (EQTPT).
« C’est un changement majeur », indique le Dr Douglas Eramian, directeur médical régional pour les services préhospitaliers d’urgence pour la Capitale-Nationale. L’EQTPT est en fait une adaptation du CDC ASCOT ( Center for Disease Control- American College of Surgeons’ Committee on Trauma). Cet outil de triage est mis à jour par des experts. Son application au Québec vise à « amener le bon patient à la bonne place le plus rapidement possible afin d’augmenter ses chances de survie et de diminuer le risque de séquelles », résume le docteur.
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À partir du début décembre, les polytraumatisés sévères seront conduits directement à l’hôpital Enfant-Jésus de Québec. L’objectif est d’amener le patient dans un centre de traumatologie tertiaire à l’intérieur d’un délai de 60 minutes.
Des nouvelles limites ont été tracées pour le corridor en traumatologie de la MRC de Charlevoix. Avant le changement, la limite ouest du corridor de traumatologie était à Petite-Rivière-Saint-François à la hauteur du Massif. Elle a été déplacée à Baie-Saint-Paul. Le changement annoncé introduit ce qu’on appellera dans le jargon des paramédics une zone tampon, entre Baie-Saint-Paul et le pont qui enjambe la rivière du Gouffre au pied de la côte à Matou au nord et entre la même ville et l’intersection de la route du Port (Grande Côte) et de la 362 aux Éboulements au sud. Cette zone fait appel au jugement des paramédics qui auront à décider s’ils se dirigent immédiatement vers Québec ou s’ils effectuent un arrêt à l’hôpital de Baie-Saint-Paul avant.
En ce qui concerne la MRC de Charlevoix-Est, l’analyse du territoire n’est pas encore terminée. Les changements seraient mineurs compte tenu de sa distance de l’Enfant-Jésus.
Selon des données du CIUSSS, sur un échantillon de 167 transferts par ambulance réalisés entre 2012 et 2016 en partance de l’hôpital de Baie-Saint-Paul vers celui de l’Enfant-Jésus, la durée moyenne des transports est de 54 min. « Ce n’est pas une décision politique pour vider les hôpitaux de La Malbaie et de Baie-Saint-Paul. Il y a eu des appréhensions. C’est une décision clinique. Elle s’appuie sur de la littérature et a fait l’objet de consultations avec les équipes médicales et les paramédics », explique le Dr Eramian.
Il continue en indiquant que le volume de patients qui seront concernés par l’EQTPT est relativement faible et n’aura pas vraiment d’impact sur les hôpitaux régionaux. Le nouveau plan fait aussi appel au jugement clinique des paramédics. Un patient très instable ou en arrêt cardio-respiratoire sera stabilisé dans un hôpital avant d’être transféré à Québec. « C’est du cas par cas. Il y a place à l’interprétation dans le respect de ce qui a été décidé », ajoute Dr Eramian.
Au départ, la nouvelle échelle québécoise de triage préhospitalier en traumatologie devait être implantée le 14 novembre. Cette date a été repoussée de quelques semaines.

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