Chanceuses d’être en vie

8 juillet 2009
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Julie Richard et Annabel Tremblay des Éboulements ont participé à un programme de solidarité internationale au Nicaragua. Elles font partie de la Radio Internationale Communautaire de Charlevoix (RCIC) et malgré quelques mésaventures, elles veulent repartir, la tête pleine de projets.
On peut diviser le voyage des deux jeunes femmes en deux parties. Les trois premières semaines (15 mai au 4 juin), passées au Centre communautaire Oscar Romero, à Nadaime, à une heure de la capitale Managua et les deux suivantes, marquées de mésaventures.

«L’idée était de voir comment ils travaillent là-bas pour ensuite voir comment changer des choses ici afin de les aider davantage», dit Julie Richard. Elles ont travaillé pendant trois jours dans une ferme aux ambitions biologiques et désirent maintenant amasser des fonds pour y creuser un puits.

Six heures après avoir terminé leur programme officiel, leurs deux semaines de liberté prennent des allures de cauchemar. «Nous étions fébriles et naïves à la fois. On se promenait dans la ville sans réfléchir. Je pense même que nous chantions. Nous n’avons pas suivi les conseils et on s’est fait attaquer par quatre gamins de 11 à 18 ans, en plein jour (14h). Ils nous ont menacées avec un grand couteau. Nous avons dû abandonner notre sacoche», raconte Annabelle Tremblay.

Elles se retrouvent sans papiers d’identité, sans billet d’avion, sans argent, dans Managua. Un chauffeur de taxi leur viendra en aide. Puis un ami, croisé par hasard, leur prêtera un peu d’argent. Pendant quatre jours, elles devront se réfugier à l’ambassade canadienne pour recouvrer certains pouvoirs, dont des papiers provisoires à 300 $ pièce!

«C’est inacceptable et aberrant dans une société que des jeunes doivent voler pour survivre», ajoute Annabel. Pas question de leur en vouloir. Si elles le pouvaient, elles discuteraient avec eux pour savoir le pourquoi. «Ce qui fait le plus mal, ce n’est pas de se faire voler, mais de voir que ça existe. On a décidé de ne pas s’apitoyer sur notre sort. Après tout, on est vivante», renchérit Julie, admettant avoir vécu quelques jours de méfiance.

L’expérience, si malheureuse soit-elle, servira. Les deux complices veulent maintenant mettre sur roue un wagonnet studio, pour se rendre en Amérique latine afin de donner la parole aux jeunes, dont leurs assaillants.

Des conférences sur l’eau, un projet de voyage au Mali, un autre en Inde : les projets ne manquent pas et ont pour but de servir les ondes de la Radio Internationale de Charlevoix . D’ailleurs, cette dernière, temporairement hors de service, émettra de nouveau sur le web à compter du 8 juillet (www.rcicharlevoix.com).

«C’est devenu une sorte de drogue. On ne peut pas faire semblant de ne rien avoir vu», ajoute Julie. Ah! j’oubliais. Cette dernière s’est fait attaquer par un essaim d’abeilles africaines. Résultat : de 30 à 40 piqures qui ont nécessité médicaments et repos.

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