Les anges gardiens du train

Par Dave Kidd 5:47 AM - 16 novembre 2016
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Réseau Charlevoix s’affaire actuellement à compléter son programme d’entretien des 92 miles de son chemin de fer qui s’étend de la gare d’Estimauville à Clermont. Le Charlevoisien a eu un accès privilégié et illimité aux opérations.
Avant de quitter l’atelier ferroviaire de la rue Sainte-Anne, place au breffage de sécurité. Les contremaîtres et employés font le point et repassent le plan de la journée. La réglementation de Transports Québec, calquée sur celle de Transport Canada, est stricte et les procédures pour la suivre sont nombreuses. Les équipes sont toujours en contact. Le positionnement des véhicules est constamment mis à jour par mesure de protection. C’est toujours l’équipe la plus avancée qui dirige le trafic.
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À bord de camions rail-route, les équipes avancent sur la voie ferrée pour atteindre les différents points où des interventions seront nécessaires. Notre premier arrêt s’effectue à l’est du « vieux quai » de Baie-Saint-Paul. Une équipe doit procéder à de l’enrochement. « Les vagues frappent fort ici », mentionne Nancy Belley, directrice générale de Réseau Charlevoix. « Cette année, ce sont 100 wagons de 50 tonnes de pierre chacun qui seront nécessaires pour respecter notre programme. L’érosion est ce qui donne le plus de fil à retordre. Le secteur de Cap-aux-Oies est généralement celui qui est le plus affecté», poursuit-elle.
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Les travaux le long de la voie ferrée visent à freiner l’érosion.
 
La voie ferrée n’a pas subi de dommages importants durant l’année en cours. C’est quand même 1 million de dollars que Réseau Charlevoix doit investir pour la maintenir en bon état. « La réhabilitation majeure de 2009 a donné un sérieux coup de main. Cette année-là, 25 000 traverses étaient remplacées dans le cadre d’un projet de 20 M$ », rappelle la grande patronne des opérations ferroviaires dans Charlevoix. Une inspection approfondie doit être faite aux cinq ans. Dans le milieu ferroviaire, tout tourne autour de la capacité portante.
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Le piquet peint en rouge indique l’endroit où il est nécessaire de procéder à de l’enrochement.
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Une pelle mécanique viendra finir le travail
Avant même d’aller en appel d’offres pour acheter le matériel nécessaire, Réseau Charlevoix doit retenir les services d’une firme spécialisée pour connaitre l’état de sa voie ferrée. Un ingénieur inspecte les 35 ponts, 2 tunnels, 700 ponceaux et la qualité du rail pour s’assurer qu’il n’y a pas de fissures ou d’affaissements. « Un autre ingénieur analyse la géomorphologie. Il produit un rapport volumineux », confie la directrice générale. Les analyses dont elle parle sont effectuées au printemps avant que le Train de Charlevoix entre en gare.
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Gilles Tremblay, Jimmy Côté et David Simard-Bouchard
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Des interventions mineures ont aussi été réalisées sur des traverses
L’entretien de la voie ferrée est un travail de moines surtout lorsque le train est en activité. Les premières patrouilles s’effectuent pendant la nuit.12 personnes sont « les anges gardiens du train », dit Nancy Belley en citant une ancienne employée. Le bon état de la voie ferrée est ce qui permet au Train de Charlevoix de rouler jusqu’à 30 miles à l’heure ou 25 dans les portions plus sinueuses. « Un certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques est nécessaire pour nos interventions. Il y a des contraintes comme les marées. Nous devons aussi fournir des photographies quotidiennement », explique aussi la directrice générale de Réseau Charlevoix.
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C’est en 1889 que le premier tronçon de la voie ferrée qui allait relier Québec à Clermont a été inauguré. 20 ans plus tard, les travaux pour relier Beaupré à La Malbaie étaient lancés. En 1918, un voyage Beaupré/Baie-Saint-Paul était réalisé. L’année suivante, le train entrait en gare à La Malbaie.

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